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OCDE: les fonds propres des banques de la zone euro restent insuffisants

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LONDRES (Dow Jones)--Les niveaux de fonds propres des banques européennes restent insuffisants, en France et en Allemagne davantage que dans les pays de la zone euro les plus directement affectés par la crise, selon l'Organisation de coopération e

LONDRES (Dow Jones)--Les niveaux de fonds propres des banques européennes restent insuffisants, en France et en Allemagne davantage que dans les pays de la zone euro les plus directement affectés par la crise, selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

La crainte d'un éventuel éclatement de la zone euro s'est apaisée ces derniers mois et les taux des emprunts d'Etat espagnols et italiens ont sensiblement baissé. Cela a renforcé la confiance dans les banques de la zone euro, qui possèdent des portefeuilles importants d'obligations souveraines.

Dans un rapport, l'OCDE estime toutefois qu'il manque encore 400 milliards d'euros de fonds propres aux banques de la zone euro, soit 4% du produit intérieur brut (PIB) anuel de l'union monétaire.

"Le sentiment s'est amélioré en Europe, ce qui est évidemment très positif", a observé Sebastian Barnes, conseiller du chef économiste de l'OCDE. "Cette amélioration serait toutefois confortée par le type de mesures dont nous parlons."

L'OCDE juge essentiel d'augmenter les niveaux de fonds propres pour que les investisseurs aient à nouveau confiance dans les banques de la zone euro et qu'ils soient disposés à les financer, leur permettant ainsi d'augmenter leurs prêts à la consommation et aux entreprises et de soutenir la croissance économique.

Sebastian Barnes a souligné que les problèmes du secteur bancaire freinaient les changements structurels nécessaires dans de nombreux pays de la zone euro.

"Nous assistons à une grave contraction du crédit", a-t-il observé. "Nous sommes encore loin des niveaux normaux, ce qui rend les choses très difficiles pour les pays procédant à d'importants ajustements et qui doivent réaffecter des ressources."

L'année dernière, les autorités européennes ont imposé aux banques de la région que la composante dure des fonds propres de base représente au moins 9% de leurs actifs pondérés des risques.

L'OCDE a expliqué que l'atteinte de cet objectif n'était pas parvenu à redonner confiance, car il dépend de l'évaluation que font les banques des risques associés à leurs actifs. Cet objectif part aussi du principe que détenir des emprunts d'Etat de la zone euro ne comporte aucun risque.

L'institution internationale estime au contraire que les banques devraient avoir des fonds propres représentant 5% de tous leurs actifs, comme aux Etats-Unis. Ce ratio est plus prudent que les nouvelles réglementations internationales devant entrer en vigueur d'ici à 2019 et permettant aux banques d'avoir un ratio de 3%.

Elle considère donc que les niveaux de fonds propres des banques restent très insuffisants. Etonnamment, les besoins de fonds propres supplémentaires sont plus élevés en France, en Belgique et en Allemagne, qui font partie des grands économies d'Europe dite du Nord, que dans les pays d'Europe du "Sud" en difficulté.

L'OCDE calcule ainsi que les banques françaises ont un besoin de fonds propres supplémentaires représentant 7,5% du PIB annuel du pays, tandis que les besoins des banques allemandes s'élèveraient à 5,5% du PIB.

"Il ne s'agit pas seulement d'un programme d'aide pour la périphérie", a déclaré Sebastian Barnes, en référence au soutien apporté à l'Espagne par la zone euro. "C'est un problème qui doit être réglé dans tous les pays. Les grandes économies ont de gros problèmes à résoudre."

Selon lui, les besoins de fonds propres n'ont toutefois pas à être comblés dans l'immédiat et le plus important est de convaincre les investisseurs que la zone euro est sur la bonne voie.

Si les autorités y parviennent, les investisseurs privés pourraient être prêts à s'impliquer et à fournir une partie des capitaux nécessaires.

Il a toutefois reconnu la probabilité que de nouvelles aides publiques soient nécessaires, y compris des financements du fonds de sauvetage de la zone euro, le Mécanisme européen de stabilité (MES).

Sebastian Barnes a également indiqué que si les activités de banque de détail et de banque d'investissement devaient être scindées, les besoins de fonds propres des banques de la zone euro diminueraient.

-Paul Hannon, Dow Jones Newswires

(Version française Maylis Jouaret)

(END) Dow Jones Newswires

January 11, 2013 10:22 ET (15:22 GMT)

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