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Panique boursière: les ténors de Wall Street rassurent

Jamie Dimon met sur la table l'équivalent d'un an de son salaire pour acheter des actions JPMorgan. Un signe de confiance important, en faveur d'un retour au calme sur les marchés.

Jamie Dimon met sur la table l'équivalent d'un an de son salaire pour acheter des actions JPMorgan. Un signe de confiance important, en faveur d'un retour au calme sur les marchés. - Karen Bleier - AFP Photo

Au milieu de la tempête qui agite les marchés financiers, plusieurs grandes voix américaines s’élèvent pour tenter de ramener un peu de calme. Jamie Dimon, patron de la banque JPMorgan, l’homme d’affaires John Paulson et même Warren Buffet lui-même y vont de leur initiative pour ramener la confiance.

Un an de salaire ! C’est ce que Jamie Dimon, patron de la puissante banque d’affaires JPMorgan, a décidé de sortir de sa propre poche pour racheter sur le marché des actions de sa banque, qui perd 20% depuis le début de l’année. Pour 25 millions de dollars, il a repris 500.000 actions JPMorgan ces derniers jours.

Le signal est clair pour l’ensemble de la communauté financière, y compris pour les salariés de JPMorgan. Certes il y a de fortes turbulences, des doutes essentiels sur le secteur bancaire, dans cet environnement de taux négatifs qui va immanquablement mettre à mal l’activité. Mais les fondamentaux de JPMorgan sont solides, et il faut garder confiance.

Conjurer la crise d’hystérie

Certes, l’initiative peut paraître anecdotique, au regard des centaines de milliards de dollars de capitalisation partis en fumée des dernières semaines, mais elle intervient au milieu d’un certain nombre de réflexions autour d’une question simple.

A force de vouloir comparer la situation actuelle à la crise bancaire de 2008, de vouloir identifier telle ou telle banque jugée fragile, comme la Deutsche Bank par exemple, à Lehman Brothers, ou d’anticiper une possibilité de récession mondiale qui n’apparaît pour le moment dans aucun chiffre, le marché n’est-il pas en pleine crise d’hystérie, qui pourrait déboucher sur une sorte de prophétie auto-réalisatrice? 

L’appel au calme de John Paulson

C’est ce que semble penser également John Paulson. Figure, parrain de Wall Street et investisseur renommé, il a été le premier à mettre en garde au sujet de la bulle des crédits subprimes par exemple, et n’a eu aucun état d’âme à conseiller de vendre à découvert et "pilonner" certaines sociétés en bourse, quand il sentait un risque poindre.

Là, il lance un véritable appel au calme à l’ensemble des boursiers américains : "tous les intervenants sont en train de surréagir a des scénarios noirs pour l’instant très hypothétiques. Il faut que tout le monde se calme et reprenne ses esprits" dit-il, avant de parier sur une très prochaine stabilisation des marchés.

Le retour de Warren Buffet sur le secteur pétrolier

Même au cœur des secteurs les plus attaqués en Bourse, on trouve des initiatives de nature à se dire que la tempête boursière du moment a sans doute eu tendance à exagérer les craintes du moment. C’est notamment le cas du secteur pétrolier.

Discrètement, sans faire de bruit, le milliardaire Warren Buffet y a réinvesti de manière conséquente, pour 1 milliard de dollars. Notamment via des achats de titres de Philips66, une très vieille société américaine, spécialisée dans le raffinage.

Pas de capitulation

Un raid ciblé, au sein d’un secteur dévasté, mais où le raffinage reste un vrai vecteur de rentabilité, comme les brillants résultats de Total l’ont montré ces derniers jours.

Trois signaux différents qui montrent bien que pour beaucoup, et parmi les plus grands investisseurs, l’heure n’est pas à la capitulation au contraire. Et qu’au milieu d’une conjoncture particulièrement instable et malgré les menaces, il faut se remettre à investir, pour conjurer les sombres perspectives que les marchés boursiers semblent vouloir nous promettre.

Antoine Larigaudrie