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Paris: la BCE confirme ce qu'elle avait laissé entrevoir.

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(CercleFinance.com) - Wall Street reste scotché au contact de ses sommets annuels depuis plus de 2 heures: le Dow Jones bute sur les 13.280Pt, le Nasdaq plafonne sous 3.130. Tous lescommentaires célèbrent les propos tenus par Mario Draghi... alors

(CercleFinance.com) - Wall Street reste scotché au contact de ses sommets annuels depuis plus de 2 heures: le Dow Jones bute sur les 13.280Pt, le Nasdaq plafonne sous 3.130.
Tous lescommentaires célèbrent les propos tenus par Mario Draghi... alors qu'il n'a fait qu'exposer ce à quoi il avait prparé les marchés.

Pas de phénomène de vente sur le fait accompli, (Goldman Sachs avait donc tort) et c'est au contraire un vent d'euphorie digne du 25 juillet qui a soufflé sur les places européennes.

Elles gagnent plus de 3,4% en moyenne et terminent au plus hauts du jour dans le sillage des valeurs bancaires qui s'envolent désormais de +8% en moyenne.

Le scénario de cette envolée n'est pas aussi 'évident' que beaucoup d'opérateurs le pensent: lorsque Mario Draghi eut fini d'exposer vers 14H30 tous les éléments de sa stratégie et de ses prévisions économiques, le CAC40 ne gagnait plus que 0,7% contre +1,5% vers 14H05.

Plus troublant encore: vers 15H00, alors que tout était connu et déjà commenté, les 3 grandes banques du CAC40 avaient reperdu tous leurs gains, le Crédit Agricole se retrouvait même en légère baisse.
Et 90 minutes plus tard, ce même Crédit Agricole affichait +9% et Sté Généra +8%.

La hausse des indices s'est emballée (elle a rapidement doublé d'intensité) lorsque Mario Draghi a quitté la salle de conférence, et non pas lorsqu'il répondait aux questions des journalistes (le CAC40 a alors franchi les 3.460Pts pour filer tout droit vers 3.500 puis 3.510Pts au 'fixing' de clôture).

Les bons chiffres US publiés à 16H ont pour leur part donné un coup de fouet aux indices US (+1,9% à 18H) qui gagnaient plus timidement 1,2% au cours de la première demi-heure. L'indice ISM des services ressort en hausse à 53,7 alors que les anticipations tablaient plutôt sur 52,5.

Wall Street renoue donc ce soir avec ses records annuels et ses meilleurs niveaux du mois de mai 2008 (le S&P-500 teste les 1.430Pts).
Là encore, Goldman Sachs s'est apparemment trompé en conseillant à ses clients de vente le 'S&P' vers 1.400Pts.

Pour en revenir à la conférence de presse de la BCE, aucune surprise en définitive puisque la BCE laisse le taux directeur inchangé à 0,75%.
L'Euro en profite pour se redresser vers 1,2640$, ce qui semble contre-intuitif puisque la BCE va -quoiqu'elle prétende le contraire- ouvrir le robinet des liquidités.

Elle confirme tout ce que les marchés anticipaient depuis 48H, c'est à dire des rachats (baptisés 'OMT') illimité d'émissions de 1 à 3 ans puis la réduction des exigences en matière de 'collatéraux' de la part de la banque centrale (pour que les banques se procurent de nouvelles liquidités).

La Banque centrale annonce également renoncer à son statut de créancier privilégié.
Peu après la clôture des marchés, la Bundesbank a publié un communiqué où elle s'inquiète ouvertement de la 'quasi monétarisation' des dettes et d'un 'aléa moral' qui consiste à favoriser les 'gestions laxistes' en leur assurant la garantie des pays vertueux.

Tout n'est peut être pas si rose car du point de vue économique, la BCE anticipe une récession comprise entre -0,6% et -0,2% en 2012 et une 'croissance' comprise entre -0,4% et +1,4% en 2013 (ce qui tendrait à démontrer qu'elle anticipe peu d'impact des LTRO puis des 'OMT' sur la croissance réelle.

Ces piètres prévisions n'émeuvent nullement les acheteurs: pas de croissance à l'horizon mais les indices boursiers flambent.
Le FTSE et le DAX avancent respectivement de 2,1% et 2,9%, Madrid bondit de +4,8%.

A Wall Street, les fondamentaux semblent plus souriants: les opérateurs peuvent se réjouir du nombre plus important que prévu des créations d'emplois dans le secteur privé (selon le cabnet ADP), soit +201.000 contre +150.000 anticipé... mais cela pourrait tempérer les anticipations de 'QE-3'.

Les nouvelles sur le front de l'emploi ne sont pas aussi bonnes en Europe avec la publication en France du taux de chômage au sens du BIT qui s'établit à 10,2 % de la population active (y compris Dom) en moyenne sur le deuxième trimestre 2012.

Sur le front des valeurs, les banques explosent à la hausse avec des écarts supérieurs à 9,6% sur Natixis, +8,5% sur Crédit Agricole ou +7,75% sur Sté Générale, +5,5% sur BNP-Paribas.

Peugeot grimpait de 5,1%, Renault de +5,63% et Michelin de +5%, le secteur automobile signant l'une des plus fortes progressions du CAC... sur des rachats de 'short' probablement sur Faurecia (+8,4%) et Peugeot.
Le conseil scientifique des indices de NYSE Euronext doit se réunir afin de statuer sur une éventuelle sortie du constructeur automobile du CAC40.

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