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Paris: la Russie inquiète, Mario Draghi déçoit.

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(CercleFinance.com) - Le CAC 40 a creusé ses pertes à compter du milieu de l'après-midi, après la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) et alors que la situation s'envenime entre le monde occidental et la Russie. L'indice phare a clô

(CercleFinance.com) - Le CAC 40 a creusé ses pertes à compter du milieu de l'après-midi, après la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) et alors que la situation s'envenime entre le monde occidental et la Russie.

L'indice phare a clôturé sur une perte 0,6% à 4.181 points.

Conformément à ce qu'avaient anticipé les économistes, la BCE a choisi de laisser inchangé son principal taux directeur à 0,15%, son plus bas niveau historique auquel il avait été porté en juin dernier. Celui de la facilité de prêt marginal et celui de la facilité de dépôt ont, eux, été maintenus à respectivement 0,4% et -0,1%.

'La banque centrale voudrait avoir un peu de recul pour juger de l'efficacité des dernières mesures prises et certaines comme le TLTRO ne sont pas encore en place. Il convient donc d'attendre avant d'éventuelles nouvelles décisions ', avait anticipé Christian Parisot, analyste chez Aurel BGC.

Si le statu quo de la BCE n'a surpris personne, la Bourse de Paris attendait peut-être autre chose de la part son gouverneur Mario Draghi concernant les tensions entre la Russie et le monde occidental. Le contexte géopolitique demeure en effet délétère et alors que selon l'OTAN quelque 20.000 soldats russes seraient actuellement massés le long de la frontière commune avec l'Ukraine, Dmitri Medvedev est en effet monté au créneau ce matin.

En représailles aux sanctions économiques des Etats-Unis et de l'Union européenne (UE), le chef du gouvernement russe a menacé de bloquer le survol du territoire national pour les compagnies aériennes effectuant des liaisons entre l'Europe et l'Asie via la Sibérie, ce qui entraînerait un important surcoût de carburant pour ces dernières. Moscou a également décrété une 'interdiction totale' de la plupart des produits alimentaires en provenance notamment des pays d'Europe et des États-Unis pour une durée d'un an.

Ces mesures de rétorsion pourraient en précéder une autre, plus effrayante encore pour les Etats membres : une hausse de la facture énergétique, projet actuellement étudié par le Kremlin.

Or, la BCE a conservé son scénario économique malgré ce contexte particulièrement tendu et cette escalade objectivement préoccupante. De quoi, peut-être, faire naître des doutes dans l'esprit des investisseurs quant à sa capacité à se montrer à la hauteur des enjeux et à prendre les dispositions nécessaires pour soutenir une économie de la zone euro dont les perspectives tendent à s'assombrir.

Pour l'heure, la santé de l'économie allemande, elle, continue d'inquiéter. Après une baisse de 1,7% au mois de mai, la production industrielle n'a ainsi augmenté que de 0,3% en séquentiel en juin, alors que le consensus tablait sur une progression plus marquée de l'ordre de 1,2%.

Publié hier, le chiffre des commandes à l'industrie en juin était déjà un motif de déception pour le marché, celles-ci s'étant repliées de 3,2% contre une hausse d'environ 1% attendue par les économistes.

Cet essoufflement de la première économie de la zone euro et les sanctions précitées ont littéralement anéanti la portée des bons chiffres hebdomadaires du chômage aux Etats-Unis (289.000 nouveaux inscrits comptabilisés, contre 303.000 la semaine précédente et un consensus d'environ 300.000).

A l'évidence, la confirmation du redressement du marché de l'emploi américain n'a pas été un lot de consolation aujourd'hui à la Bourse de Paris.

Enfin, sur le front des valeurs du CAC 40, seules Valeo et Capgemini ont terminé dans le vert. Le secteur des télécoms a, lui, été à la peine : Orange, lanterne rouge du palmarès, et Bouygues ont ainsi cédé respectivement 2,8 et 2,1% à 11 et 27,4 euros.

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