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Paris: le pari sur 1 QE massif de la BCE éclipse le choc BNS

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(CercleFinance.com) - C'est une séance 'cygne noir' qui se solde par une volatilité record et des contrepieds qui vont certainement s'avérer dévastateurs, notamment sur les paires de devises impliquant le franc suisse. Volatilité ? Le CAC40 (+2,

(CercleFinance.com) - C'est une séance 'cygne noir' qui se solde par une volatilité record et des contrepieds qui vont certainement s'avérer dévastateurs, notamment sur les paires de devises impliquant le franc suisse.

Volatilité ? Le CAC40 (+2,37% au final) est passé au cours des 90 premières minutes de +1,7% à -2,50%, puis de -2,50% (4.119) à +2,75% en 5 heures (zénith à 4.338 avec 100% de valeurs du CAC en hausse, sauf St Gobain à la dernière minute (-0,5%). Il s'est échangé pas moins de 6,150MdsE, dont 500MnsE en quelques secondes entre 10H50 et 10H51.

La spéculation intraday est KO debout et les coups ont continué de pleuvoir jusqu'à la dernière minutes.
Ce soir, la chute de l'Euro contre Dollar s'accélère: -1% à 1,1625$, par ailleurs, le pétrole part dans tous les sens à New York... un véritable enfer de volatilité puisque le baril est passé de 47 à 51,3$ puis retour ce soir à 47,3$.
A Wall Street, les écarts à la mi-séance restent anodins avec -0,5% sur le Dow Jones et -0,65% sur le 'S&P', le Nasdaq lâche -1,15%... et plus surprenant, le baromètre des 'midcaps' dévisse ce soir de -1,65%.

Des fortunes vont se faire -mais beaucoup plus se défaire- en ce jeudi qui restera certainement 'historique' avec la décision 'coup de tonnerre' de la Banque nationale suisse (BNS) d'abandonner sa politique de défense d'un cours plancher de 1,2 franc suisse contre l'euro qu'elle défendait depuis le 6 septembre 2011 (fin 2014, le vice-président de la BNS avait fait savoir qu'elle poursuivrait fermement dans la même voie).

L'abandon du cours plancher par la BNS a été annoncé 'sans mise en garde préalable', comme l'a souligné Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque, lequel a évoqué un 'mini krach' peu discutable au regard du brusque décrochage des indices européens, mais très temporaire.

Et de poursuivre: 'en raison d'attaques spéculatives du cours plancher depuis plusieurs mois, le marché s'attendait à ce que la BNS introduise -comme elle l'a fait- un taux de dépôt négatif (-0,75% désormais) pour renforcer le dispositif existant.
Concrètement, cela aurait eu pour effet de réduire la proportion de positions longues sur le franc et donc de favoriser, par ricochet, l'appréciation de l'euro.'

L'expert analyse par ailleurs 'la décision de la Suisse comme une action préventive juste avant que la BCE ne lance son programme de rachats de dettes souveraines le 22 janvier prochain', ce qui semble acquis (avec un objectif d'injection situé entre 650 et 1.000MdsE... ce contre quoi la BNS n'avait aucun moyen de lutter).

La BNS, qui a donc abaissé le taux d'intérêt à -0,75%, comme l'ont relevé les équipes de Fxcm, lesquelles ont parlé de 'cygne noir', a justifié sa décision par le net affaiblissement de l'euro par rapport au dollar, qui a également conduit à une dépréciation du franc suisse face au billet vert.

Subsiste un sentiment de confusion tant pour les investisseurs que pour les observateurs, sentiment que les statistiques américaines du jour, au demeurant plutôt décevantes, n'ont pas dissipé, quelle que sera l'issue de cette séance totalement déconcertante.

On signalera tout de même la hausse surprise (+19.000) du nombre d'inscrits hebdomadaires au chômage à 316.000, après 297.000 et contre 290.000 environ attendus par les économistes.

Autre déception : l'indice 'Philly Fed' a décroché de 18 points à 6,3 points ce mois-ci, alors que le marché attendait 19 points en moyenne.

Mesurant l'évolution de l'industrie manufacturière dans l'Etat de New York, l'indice 'Empire State' a contrario renoué avec la croissance au mois de janvier. Il s'est établi à 9,9 points ce mois-ci, contre 5 points prévus par le consensus et -1,2 point en décembre.

Enfin, après une baisse de 0,2% en novembre, les prix à la production industrielle aux Etats-Unis ont reculé de 0,3% le mois dernier, soit 0,1 point de plus que l'anticipation moyenne du marché.

Concernant la zone euro, l'excédent commercial est ressorti à 20 milliards d'euros en novembre (première estimation), soit 3,5 milliards d'euros de plus qu'un an auparavant.

Du côté des valeurs, Valeo (+4,6% à 114,25 euros) signe la plus forte progression du CAC 40 à la faveur d'une note positive de Citi, qui a reconduit sa recommandation d''achat' sur la valeur avec un objectif de cours rehaussé de 115 à 125 euros. Plastic Omnium monte dans le même TGV boursier avec un gain de +4,51%.
Au sein du CAC40, Total (+3,3%) profite du rebond du baril à 48,5$: il faut noter qu'après l'annonce de la BNS, le pétrole s'est envolé jusque vers 51$ à New York: des positions vendeuses ont dû être coupées alors que des pertes de change colossales vont certainement être matérialisées sur les paires de devises avec le Franc suisse.

Douche froide en revanche pour Ipsos (-5,5% à 22,4 euros), lanterne rouge du SBF 120 après un point sur son programme stratégique 'The New Way' qui ne convainc manifestement guère les opérateurs, quand bien même l'institut de sondages assure que les effets dudit programme sur l'activité devraient être sensibles dès cette année.

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