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Paris: les marchés ne vivent qu'au travers d'espoirs de 'QE'

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(CercleFinance.com) - Le vent d'euphorie qui a entraîné les places européennes dans un tourbillon haussier comme on en n'avait plus observé depuis le 4 mars dernier peine à franchir l'Atlantique: Wall Street s'essouffle à la mi-séance, après

(CercleFinance.com) - Le vent d'euphorie qui a entraîné les places européennes dans un tourbillon haussier comme on en n'avait plus observé depuis le 4 mars dernier peine à franchir l'Atlantique: Wall Street s'essouffle à la mi-séance, après que le S&P500 et le Nasdaq aient battu vers 16H des records absolus ou vieux de 15 ans et demi.
Les scores apparaissent modestes avec +0,45% sur le Dow jones et le 'S&P' puis +0,27% sur le Nasdaq (revenu au contact des 4.550).

Le CAC40 en revanche a fini au zénith du jour: +2,1% à 4.342Pts... avec l'apparition de plusieurs 'gaps' en intraday (au cours des 90 dernières minutes de cotations).

Un tel comportement indiciel -général en Europe- est pratiquement inexplicable au vu du film de l'actualité du jour et de l'évolution des indices US (ils ne bougent plus depuis 16H, mais Paris et l'E-Stoxx50 ont pris 0,8% supplémentaires).

C'est cette absence de motif concret qui génère peut être cette forme de 'panique à la hausse': on ne sait pas pourquoi ça paye (Arnaud Montebourg et Benoit Hamon sont évincés comme prévu le gouvernement, il circule des rumeurs de 'QE' de la BCE pour 2015 depuis des mois), alors on suit le mouvement.

La France n'a pas de croissance, souffre de moins de rentrées fiscales que prévu, le gouvernement affiche un taux de défiance record: la situation est donc idéale pour acheter des actions françaises !

Il est vrai qu'avec l'absence des opérateurs britanniques -en congé ce lundi- les volumes d'échanges absolument dérisoires (moins de 1,6MdsE à 17H29, 2MdsE à 17H35) permettent de tirer les cours sans effort: les quelques rares intervenants qui traitent en 'intraday' ont définitivement renoncé à se 'mettre en face d'une tendance' quelle qu'elle soit, justifiée ou non (au contraire, ils s'imposent de la suivre aveuglément).

Dans un contexte où tout s'est remis depuis 3 semaines à fonctionner comme si les valorisations 'marchaient sur la tête', rien ne vaut une bonne 'mauvaise nouvelle' pour relancer les marchés financiers à la hausse: avec un mauvais IFO allemand à 106,3 contre 108 en juillet, la journée commençait bien (Francfort gagne 1,83%, l'Euro-Stoxx +2%).

Le sommet des grands argentiers de Jackson Hole semble -après un weekend de réflexion- avoir restauré un climat d'euphorie boursière et obligataire: les promesses implicites de nouvelles largesses monétaires (BCE, BoJ) semblent la seule réponse des banques centrales à une conjoncture qui déçoit les attentes quoi qu'elles fassent... malgré les milliers de milliards de $ ou d'Euro déjà injectés.

Plus l'économie réelle se montre poussive, plus les chances de déversement de nouvelles liquidités s'accroissent et plus les perspectives de hausse de taux -que le marché a en horreur- sont repoussées aux calendes grecques.

Il a suffi que les ventes de logements neufs aux Etats Unis reculent de -2,4% en juillet (contre une stabilité anticipée à 221.000 en rythme annuel) pour que les T-Bonds US se détendent vers 2,3850% tandis que le 'S&P' (+0,65%) célèbre cette dégradation inattendue du secteur immobilier par l'inscription quasi immédiate d'un score historique et hautement symbolique de 2.002Pts (et de 4.571Pts sur le Nasdaq, nouveau record de 14 ans).

Pour en revenir à la France, l'agence France-Trésor a placé ce matin pour 7,98MdsE d'emprunts de maturité 3, 6 et 12 mois à un taux unique et négatif de -0,004%... et quelques secondes après l'annonce de la démission du gouvernement Valls (lequel a été chargé de former une nouvelle équipe), les OAT françaises ont battu leur record historique absolu avec un rendement tombé durant quelques secondes au contact des 1,25% (soit un coût de refinancement divisé par 2 en l'espace de 13 mois, alors que la situation de la France est pire que l'été dernier).

Côté actions, c'est du 100% de hausse pour les valeurs du CAC40... et moins il y a d'acheteurs (volumes squelettiques) plus ça grimpe !
Les banques sont naturellement aux avant-postes (elles gagnent entre 2% et +3% pour Sté Générale) avec les promesses implicites de nouvelles liquidités de M.Draghi (rachats de créances ciblées).

On remarque également quelques rachats sur des valeurs Dollar (il cote 1.3200/1.3195E) comme Essilor ou Safran (+3% et +3,3% respectivement) puis Total (+2,5%)... et on ne trouvait aucun titre en repli de plus de 0,5% (Saft) au sein du SBF120.

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