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Paris: survolatilité, la Banque nationale suisse déconcerte.

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(CercleFinance.com) - Séance révélatrice de l'hyperémotivité ambiante sur les marchés. C'est en l'occurrence la Banque nationale suisse (BNS) qui, en abandonnant le cours plancher des 1,20 franc l'euro qu'elle défendait depuis septembre 2011,

(CercleFinance.com) - Séance révélatrice de l'hyperémotivité ambiante sur les marchés. C'est en l'occurrence la Banque nationale suisse (BNS) qui, en abandonnant le cours plancher des 1,20 franc l'euro qu'elle défendait depuis septembre 2011, moins d'un mois après avoir fait savoir qu'elle le renforçait, a mis le feu aux poudres. Jusqu'à ce que la Bourse de Paris retrouve ses esprits...

Vers 13h40, le CAC 40, qui avait brusquement plongé après la décision helvète, annoncée peu avant 11h, (re)prend 1,1% à 4.270 points.

La grande affaire du jour est donc l'abandon du cours plancher précité par la BNS, qui a d'autant plus surpris les opérateurs qu'il a été annoncé 'sans mise en garde préalable', comme l'a souligné Christopher Dembik, économiste chez Saxo Banque, lequel a évoqué un 'mini krach' peu discutable au regard du brusque décrochage des indices européens.

Et de poursuivre: 'en raison d'attaques spéculatives du cours plancher depuis plusieurs mois, le marché s'attendait à ce que la BNS introduise un taux de dépôt négatif pour renforcer le dispositif existant. Concrètement, cela aurait eu pour effet de réduire la proportion de positions longues sur le franc et donc de favoriser, par ricochet, l'appréciation de l'euro.'

L'expert analyse par ailleurs 'la décision de la Suisse comme une action préventive juste avant que la BCE ne lance son programme de rachats de dettes souveraines le 22 janvier prochain', ce qui semble acquis, 'va encore un peu plus diluer la valeur de l'euro et faire échec à sa politique monétaire'.

La BNS, qui a aussi abaissé le taux d'intérêt à -0,75%, comme l'ont relevé les équipes de Fxcm, lesquelles ont parlé de 'cygne noir', a justifié sa décision par le net affaiblissement de l'euro par rapport au dollar, qui a également conduit à une dépréciation du franc suisse face au billet vert. Elle n'a cependant pu empêcher l'installation d'un fort sentiment de confusion, dans un contexte déjà riche en incertitudes.

Un sentiment que les statistiques américaines du jour, à savoir les inscriptions hebdomadaires au chômage, les prix à la production industrielle en décembre, l'indice Empire State de la Fed de New York pour le mois en cours, l'indice de la Fed de Philadelphie également en janvier, ne devraient pas dissiper, quelle que sera leur teneur et quelle que sera l'issue de la séance du jour, totalement hors norme.

Concernant la zone euro, l'excédent commercial est ressorti à 20 milliards d'euros en novembre (première estimation), soit 3,5 milliards d'euros de plus qu'un an auparavant.

Enfin, du côté des valeurs, Valeo (+3% à 112,5 euros) signe la deuxième plus forte progression du CAC 40 derrière Lafarge, roi du yo-yo (le titre a un temps perdu 5%) et pleinement concerné par le 'dossier' suisse du fait de la fusion en cours avec Holcim, à la faveur d'une note positive de Citi, qui a reconduit sa recommandation d''achat' sur la valeur avec un objectif de cours rehaussé de 115 à 125 euros.

Douche froide en revanche pour Ipsos (-6,2% à 22,2 euros), lanterne rouge du SBF 120 après un point sur son programme stratégique 'The New Way' qui ne convainc manifestement guère les opérateurs, quand bien même l'institut de sondages assure que les effets dudit programme sur l'activité devraient être sensibles dès cette année.

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