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Paris:plus les indices sont hauts, plus le marché est serein

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(CercleFinance.com) - Cela commence à ressembler à un 'krach à la hausse': le CAC40 engrange +20% en 6 semaines, Milan +20,3%... du jamais vu depuis l'automne 1999 s'agissant de marchés ayant déjà repris 150 à 200% depuis l'automne 2011. Tout

(CercleFinance.com) - Cela commence à ressembler à un 'krach à la hausse': le CAC40 engrange +20% en 6 semaines, Milan +20,3%... du jamais vu depuis l'automne 1999 s'agissant de marchés ayant déjà repris 150 à 200% depuis l'automne 2011.

Tout comme la veille, Paris et les places européennes ont temporisé en milieu d'après-midi avant de reprendre leur course vers les sommets... sans aucune opposition puisqu'il n'existe plus qu'une unique polarité depuis le 15 janvier dernier.

Il n'y a plus que des acheteurs complètement 'bullish' et qui vouent une dévotion absolue à la BCE et à sa planche à billet: il n'a donc pas été compliqué d'aller chercher les 4.800 en clôture sur le CAC40 (+0,95% à 4.799), lequel s'est hissé en séance jusque vers 4.806,68Pts.

Il s'agit en réalité d'un nouveau record historique absolu, dividendes réinvestis comme en témoigne un score de 11.082 sur le 'global return'), l'E-Stoxx50 (+0,8%) a débordé les 3.472Pts à la mi-journée et Milan (+1,85%) pulvérise ses records de septembre 2014.

'L'idée de pouvoir rejoindre la zone des 5.000 points à Paris commence à faire son chemin', estiment les équipes de Barclays Bourse, qui soulignent par ailleurs que 'dans l'immédiat, le flux reste favorable aux actifs actions en Europe'.
Un flux d'une puissance rarement observée, sauf au sortir d'un krach puisque le CAC40 prend +20% exactement en moins de 6 semaines et près de +17% en seulement 4... et sans marquer la moindre consolidation.

Pour aller chercher les 5.000 avant que la BCE 'injecte' ses premiers 60MdsE, ce serait juste afficher +25% en 2 mois, presque une formalité puisque les banques centrales considèrent que les 'bulles' sont devenues la 'nouvelle normalité.
Après +13% en ligne droite début février (et le test des 4.6750), les opérateurs jugeaient -prudents- la hausse vertigineuse.

Aujourd'hui, il n'y a plus de vertige, plus d'appréhension mais le sentiment que le potentiel de hausse est au contraire 'no limit'... comme le niveau de certains PER qui dépasse tout ce qui a jamais été observé en plus d'un siècle sur de nombreuses actions du CAC40 (15 sur 40 sont à leur zénith historique) ou du 'S&P'.

A Wall Street, les indices US marquent le pas à la mi-séance (-0,3% sur le Dow Jones et le S&P500) mais c'est le genre d'écart qui peut être rattrapé en 2 minutes (la veille, il n'avait fallu qu'une minute -la dernière de la séance- pour rajouter +0,15% à la performance des actions US).

Les opérateurs sont emportés par un vent d'optimisme concernant les négociations entre Bruxelles et le nouveau gouvernement grec ainsi qu'un effet 'coup de chapeau' pour saluer plusieurs publications solides.
Philippe Waechter, directeur de la recherche économique chez Natixis AM estime que la demande d'extension de ses prêts de six mois par la Grèce, 'avec des conditions qui devront être discutées', constitue 'un changement majeur'.

Côté français, le ministre des Finances Michel Sapin a assuré lors de la séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale que Paris fera 'tout pour qu'un accord intervienne entre la Grèce et les institutions européennes'. 'C'est l'intérêt de la Grèce d'abord [...] et ensuite parce qu'évidemment si jamais on s'orientait vers une sortie de la Grèce de l'euro, ce serait un échec politique grave', a-t-il poursuivi.

Trois données macroéconomiques américaines, toutes décevantes, sont venues rythmer l'après-midi. Les prix à la production industrielle ont reculé de 0,8% en janvier, après -0,2% le mois précédent (chiffre révisé de -0,3%) et contre -0,4% attendu. Dans le même temps, les mises en chantier de logements et permis de construire ont quant à eux reculé de 2 et 0,7% à 1.065.000 et 1.053.000, contre respectivement 1.070.000 et 1.069.000 anticipés.

Enfin, la production industrielle américaine a enregistré le mois dernier une progression de 0,2%, soit 0,1 point de moins que ce que prévoyaient les économistes.

Sur le front des valeurs, Crédit Agricole (+7,5%) continue de dominer le CAC 40 après avoir dévoilé un bénéfice net de 697 millions d'euros au quatrième trimestre, en hausse de 13%, là où le consensus ne visait que 563 millions d'euros. La banque verte entraîne dans son sillage Société Générale (+4%), sa dauphine, et BNP Paribas (+2,8%), 4ème du palmarès derrière Technip (qui prend 3,2% après avoir fait part d'un carnet de commandes record et d'un dividende en hausse à deux euros par action.)

Accor grimpe pour sa part de 2,3% à la faveur de comptes annuels très solides, marqués notamment par un résultat net part du groupe (RNPG) en augmentation de 77% à 223 millions d'euros.

Côté repli, au lendemain d'une culmination au-delà des 16E liée à la publication des trimestriels, Orange rechute de -4%.
Alstom qui pourrait faire l'objet d'une enquête sur les conditions du rachat par General Electric reculait de -0,8%, de même que Bouygues et GDF.

En fin de matinée il était difficile de trouver un titre un repli, ce soir, il est pratiquement impossible de trouver un opérateur capable d'imaginer ne serais-ce qu'une consolidation du CAC à court ou moyen terme: la prochaine enquête sur la confiance des gérants devrait nous valoir un score jamais vu, au-delà des 90% pour les 'bulls' + neutres à haussiers.

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