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Pétrole Brent

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Pétrole brent : Comment le baril est tombé à son plus bas depuis mi-octobre 2017

mercredi 19 décembre 2018 à 11h28
Le pétrole s'effondre encore

(BFM Bourse) - Les cours du pétrole ont de nouveau lourdement chuté mardi, face à de nombreux signes d’augmentation de l’offre dans un contexte de doutes sur la croissance mondiale. Les barils de Brent et WTI sont tombés à leur plus bas depuis mi-octobre et fin août 2017 respectivement.

La perspective d'un marché mondial de plus en plus excédentaire a provoqué une nouvelle chute des prix du baril mardi. En clôture de l'Intercontinal Exchange (ICE) de Londres, le Brent abandonnait hier 4,5% à 56,05 dollars le baril, son plus bas niveau depuis mi-octobre 2017. Dans le même temps, le baril de brut léger américain dit WTI pour "West Texas Intermediate" dévissait de près de 6% à 45,91 dollars, touchant ainsi un nouveau plancher qu'il n'avait pas atteint depuis fin août 2017. Lundi, sur le New York Mercantile Exchange, le baril de WTI avait fini sous le seuil symbolique des 50 dollars pour la première fois depuis octobre 2017. Mercredi matin, ces deux références n'enregistraient qu'un maigre rebond par rapport à ces planchers.

35 à 40% de pertes depuis début octobre

Avant d'abandonner 5,89% mardi, le baril de WTI avait déjà cédé 4,12% lundi et plus de 3% vendredi dernier. À 45,91 dollars, le baril de brut léger texan a désormais perdu 40% de sa valeur depuis son plus haut récent atteint le 3 octobre dernier à 76,9 euros.

De son côté, le baril de Brent européen, extrait d'un gisement de la mer du Nord, pour livraison en février, se repliait déjà de 2,28% vendredi dernier, puis de 2,62% lundi, avant donc d'accroître ses pertes hier. Entre son récent plus haut à 86,74 dollars touché le même jour que son concurrent américain et hier à la clôture de l'ICE (à 56,05 dollars), le baril de brut léger de mer du Nord a dégringolé de plus de 35%.

Surabondance de l'offre

Comme depuis quelques semaines, les cours de l'or noir sont tirés vers le bas par les publications faisant régulièrement état d'une hausse de l'offre de plusieurs pays producteurs alors que, dans le même temps, les craintes sur l'évolution de la croissance mondiale s'épaississent. Car bien que la demande de pétrole soit relativement inélastique, un ralentissement de l'économie se traduirait tout de même par une légère baisse de la demande en énergie ainsi que par la recrudescence de la production de brut dans certains pays.

"La stabilisation du marché du pétrole fait déjà partie de l'histoire ancienne et l'effet de la réduction de la production annoncée par l'Opep s'est entièrement évaporé", soulignaient hier les analystes de Commerzbank. De fait, confrontée à une chute quasi-ininterrompue des cours de l'or noir depuis début octobre, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole s'était mise d'accord début décembre avec ses partenaires, y compris la Russie, pour réduire sa production d'environ 1,2 million de barils par jour (mbj) à partir de janvier.

"Il y a eu une avalanche de nouvelles en matière d'offre qui, associées à la contraction de la demande suggérée par le repli des marchés actions, nous ont entraîné sous la barre des 50 dollars (le baril pour le WTI), ce qui nous a donné un signal fort de vente", indiquait mardi, à l'AFP, Bob Yawger, analyste de la banque japonaise Mizuho à New York.

L'avalanche de nouvelles en question ? La reprise de la production sur le plus important champ en mer du Nord britannique par BP. Le supermajor pétrolier a en effet annoncé vendredi le lancement d'une deuxième phase d'exploitation du champ Clair avec une production visée de 120.000 barils par jour. Outre-Atlantique, l'agence américaine de l'énergie (EIA) anticipe un pic des pompages de schiste à plus de huit millions de baril par jour avec une hausse de la production de 134.000 barils par jour entre décembre et janvier.

Dans le même temps, lundi, la Russie a rapporté que sa production de brut avait pour le moment atteint un niveau record de 11,42 million de barils par jour (mbj) en décembre, ont remarqué les analystes de Commerzbank. Et ce n'est pas tout puisque ce matin, c'était autour du plus gros producteur d'Europe de l'Ouest, la Norvège, d'annoncer une légère augmentation de sa production en novembre. Le producteur scandinave a extrait 1,5 mbj le mois dernier, selon une première estimation, soit 1,2% de plus qu'en octobre.

Enfin, la société américaine Genscape a fait état d'une hausse des réserves à Cushing, en Oklahoma, là où sont stockés les barils servant de référence au pétrole new-yorkais.

Autant d'éléments qui font craindre une surabondance de plus en plus prononcée de l'offre, même si Phil Flynn, de Price Futures Group, estime que c'est avant tout de la psychologie de marché qui est à l'oeuvre sur la baisse des cours observée. "Le marché prévoit une surabondance d'offre sans prendre en compte le fait que l'un des plus grands champs pétroliers en Libye est bloqué, que la production continue à plonger au Venezuela et que l'Arabie saoudite est en train de diminuer fortement ses extractions", note l'expert.

Léger sursaut mercredi matin

Après avoir chacun cédé plus de 10% au cours des trois dernières séances, les barils de Brent et de WTI tentent un timide rebond mercredi matin. La référence de brut léger européen récupère 1,41% à 56,87 dollars vers 11h30 tandis que le WTI texan reprend 1,58% à 46,93 dollars.

Quentin Soubranne - ©2024 BFM Bourse
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