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Pétrole WTI

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Pétrole wti : Le baril sous les 50 dollars, au plus bas depuis octobre 2017

jeudi 29 novembre 2018 à 13h00
Le WTI au plus bas depuis octobre 2017

(BFM Bourse) - Le prix du baril de WTI américain est tombé, jeudi, sous le seuil symbolique des 50 dollars pour la première fois depuis début octobre 2017, toujours sur fond de craintes d'une surabondance de l'offre depuis plusieurs semaines.

Après deux séances marquées par une relative stabilité des cours de l'or noir, ceux-ci ont replongé mercredi soir (-2,41% à 50,29 dollars le baril à la fermeture du Nymex) à la suite de la publication, par l'Agence américaine d'information sur l'Énergie (EIA), des chiffres sur les stocks de pétrole américain. Pour la dixième semaine consécutive, ces derniers faisaient état d'une nouvelle hausse des réserves de pétrole brut aux États-Unis, qui ont augmenté de plus de 56 millions de barils depuis la mi-septembre. Des chiffres qui "renforcent les craintes d'une surabondance de l'offre", note Mirabaud Securities, et font chuter le cours du baril de WTI texan pour livraison en janvier à 49,92 dollars vers 13h00 (-0,74%) jeudi (jusqu'à 49,41 dollars vers 08h40), son plus bas niveau depuis début octobre 2017, soit près de 14 mois.

Production record

La progression des stocks de brut léger américain est alimentée par une production américaine toujours plus abondante, à 11,7 millions de barils par jour, toujours au niveau du record atteint la semaine précédente. "Les stocks continuent à grimper alors que la période de maintenance des raffineries est globalement derrière nous", analyse Mike Lynch, président du bureau d'analyses baptisé SEER (pour "Strategic Energy and Economic Research"). Et selon cet expert, "aucun signe nous permet pour l'instant de penser que la situation va s'inverser". "Si nous continuons à obtenir ces chiffres (sur les stocks), il faut s'attendre à une poursuite de la baisse des cours" note pour sa part Kyle Cooper de lAF Advisors, qui ajoute que, dans son ensemble, ce rapport (de l'EIA) est "négatif pour les marchés".

Le Brent recule aussi

Les inquiétudes quant à une potentielle surabondance d'or noir dans le monde font également chuter le baril de Brent de la mer du Nord qui a fini la séance mercredi en baisse de 1,45 dollar (-2,41%) à 58,76 dollars sur l'Intercontinental Exchange de Londres. Ce même baril s'affichait encore en recul de 1,12% vers 13h00 jeudi, à 58h10 dollars (et même jusqu'à 57,50 dollars vers 08h40), un niveau qu'il n'avait pas atteint non plus depuis mi-octobre 2017.

Réunion cruciale la semaine prochaine à Vienne

Depuis leur sommet en quatre ans atteint au début du mois d'octobre dernier, les prix du pétrole, Brent et WTI, pénalisés par des doutes sur la capacité de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses partenaires, la Russie notamment, à s'accorder sur une réduction de leur production. À une semaine d'un sommet entre ces pays exportateurs à Vienne, les analystes sont en effet sceptiques quant à une baisse importante de la production du cartel pétrolier, au vu des déclarations des uns et des autres.

D'un côté, Vladimir Poutine a déclaré mercredi qu'un prix (du Brent) aux alentours de 60 dollars était "tout à fait acceptable". Si ce cours "satisfait pleinement" la Russie, c'est que son budget a été bâti sur la base d'un baril à 40 dollars, a-t-il précisé. De l'autre côté, le ministre saoudien de l'Énergie, Khaled al-Faleh, a clairement dit que son pays ne réduirait pas seul sa production. Cette dernière a d'ailleurs également atteint un niveau record compris entre 11,1 et 11,3 millions de barils par jour sur le mois de novembre, selon une source du secteur pétrolier qui s'est confiée à Reuters.

Enfin, Donald Trump, le troisième homme qui contrôle le marché de l'or noir -avec Vladimir Poutine et le prince héritier saoudien Mohamed ben Salmane, les leaders des trois plus gros pays exportateurs de pétrole- a toujours milité pour des prix du pétrole le plus bas possible ("Let's go lower" a-t-il tweeté la semaine dernière). Il dispose en outre d'un atout diplomatique de poids face à Ryad -qui a un temps envisagé de réduire sa production- grâce au soutien apporté au royaume sur "l'affaire Jamal Khashoggi", du nom du dissident saoudien assassiné. "L'une des questions importantes des prochains jours sera de savoir si le président américain ira jusqu'à menacer le prince Mohammed Ben Salmane (si celui-ci évoque une baisse des extractions d'or noir) lors du G20 en Argentine" qui se tient en fin de semaine, affirme également Mike Lynch. Peu probable, donc, que la production chute de sitôt et que les cours remontent dans les semaines à venir.

Quentin Soubranne - ©2024 BFM Bourse
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