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Pétrole: le Brent casse à son tour les 50 dollars.

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(CercleFinance.com) - Pour la première depuis 2009 et après le WTI hier, le cours du Brent est passé ce matin sous la barre des 50 dollars, en tombant jusqu'à 49,66 dollars. Pour l'heure sur le marché ICE, le contrat sur le baril de Brent de mer

(CercleFinance.com) - Pour la première depuis 2009 et après le WTI hier, le cours du Brent est passé ce matin sous la barre des 50 dollars, en tombant jusqu'à 49,66 dollars. Pour l'heure sur le marché ICE, le contrat sur le baril de Brent de mer du Nord recule encore de 1,5% à 50,33 dollars, le WTI américain perdant 1,2% à 47,3 dollars

Alors que le Brent, principal 'benchmark' pour le prix des autres pétrole mondiaux, avait déjà perdu près de la moitié de sa valeur en 2014, il recule encore plus de 12% depuis le début de l'année 2015, qui n'a pourtant commencé que la semaine dernière.

Le WTI est davantage un prix de référence régional, puisqu'il pratiquement impossible (pour des raisons stratégiques et en vertu d'une décision, aujourd'hui contestée, datant des chocs pétroliers des années 70) d'exporter du pétrole brut des Etats-Unis.

Tentant d'expliquer la tendance du jour, les analystes d'un bureau d'études parisien expliquent ce matin que 'les résultats mitigés des enquêtes PMI et ISM en Europe ou aux Etats-Unis ont pesé sur les anticipations de la demande de pétrole.'

En effet, a-t-on appris hier, l'indice des directeurs d'achat (ISM) américains pour décembre s'est tassé à 56,2 points, alors qu'il était attendu à 58 et qu'il se situait à 59,3 le mois précédent. Toutes les composantes de cet indicateur précurseur d'activité sont de plus en baisse. Bref, selon les spécialistes, ces “indicateurs confirment un tassement de la croissance américaine”, qui est aussi la plus dynamique des grands pays industrialisés.

Or l'économie des Etats-Unis concentre, à elle seule, environ 20% de la demande mondiale de pétrole, et cette dernière est des plus sensibles à l'intensité de la conjoncture.

Rappelons aussi, du côté de l'offre, que le cartel pétrolier de l'Opep, emmené par son principal membre, l'Arabie saoudite, n'a pas réduit ses quotas de production, stables depuis fin 2011 au niveau officiel de 30 millions de barils/jour.

Or dans l'intervalle, des pays non membres du cartel, comme la Russie et surtout les Etats-Unis, ont porté leurs propres extractions à leurs niveaux les plus élevés depuis deux ou trois décennies. Et les projections de croissance globale, et partant de demande de brut, ont été écrêtées. Bref, selon différentes agences spécialisées dans l'énergie, la “suroffre” de pétrole est actuellement estimée entre 1,5 et 2 millions de barils par jour.

Pour ne rien arranger, dernièrement, le ministre du Pétrole d'Arabie saoudite, Ali Al-Naimi, parfois considéré comme le “banquier central” de l'or noir, a multiplié les déclarations baissières, en indiquant qu'il ne comptait pas réduire pas la production du royaume, même si des pays non membres de l'Opep s'y résolvaient.

La poursuite de la décrue du brut semble confirmer les projections émises hier par le bureau d'études parisien AlphaValue, qui estime que le Brent pourrait tomber à 40 dollars “d'ici la fin du premier trimestre 2015”. Une reprise serait ensuite à l'ordre du jour, portée notamment par le pic de consommation estival. En outre, “l'Algérie, le Venezuela, la Russie et le Nigeria vont connaître de graves difficultés, une inquiétude susceptible de faire remonter la prime de risque”.

Mais attention, prévient Alexandre Andlauer, spécialiste des hydrocarbures chez AlphaValue : “le prix du baril restera en revanche bien loin des niveaux connus depuis 2010 et ne devrait guère dépasser les 65 dollars le baril en 2016”.

Point positif, conclut le spécialiste, pour le consommateur : “chaque automobiliste économise d'ores et déjà plus de 250 euros à la pompe par rapport à 2014 et cela pourrait s'amplifier”.

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