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John Jannarone, THE WALL STREET JOURNAL NEW YORK (Dow Jones)--Estimer la valeur d'un journal est devenu un véritable casse-tête. Malgré tout le talent que l'on peut mettre au crédit de Jeffrey Bezos, le fondateur d'Amazon.com (AMZN), il pourrait

John Jannarone,

THE WALL STREET JOURNAL

NEW YORK (Dow Jones)--Estimer la valeur d'un journal est devenu un véritable casse-tête. Malgré tout le talent que l'on peut mettre au crédit de Jeffrey Bezos, le fondateur d'Amazon.com (AMZN), il pourrait être risqué de suivre son exemple.

L'homme d'affaires américain a accepté de débourser en son nom propre 250 millions de dollars pour acquérir la majeure partie des actifs de presse du groupe Washington Post (WPO), dont le quotidien du même nom.

Il est peu probable que Jeffrey Bezos soit parvenu à ce chiffre à l'aide d'un multiple de valorisation basé sur les bénéfices du journal. Sur les six premiers mois de l'année, la division journaux du groupe de presse américain a dégagé un excédent brut d'exploitation (EBE) de 22,7 millions de dollars. Le prix d'acquisition représente environ onze fois ce montant - ou peut-être un peu moins, car le patron d'Amazon a décidé de ne pas racheter certains actifs comme le magazine Slate et le site TheRoot.com, qui ne sont pas rentables.

Creusement de la perte opérationnelle

Sur la décennie écoulée, le prix de rachat moyen d'un journal d'envergure s'est établi à dix fois l'EBE, d'après le cabinet de conseil Empirical Media. Mais depuis deux ou trois ans, cette moyenne est descendue à environ quatre fois l'EBE.

Si l'on se base sur la performance financière, le Washington Post ne mérite pas un multiple de valorisation aussi élevé. En raison de la baisse de sa diffusion et de ses recettes publicitaires, la division de journaux du groupe Washington Post a vu sa perte opérationnelle se creuser à 49,3 millions de dollars au premier semestre, contre 33,2 millions de dollars sur la même période un an plus tôt.

Cela ne veut pas forcément dire que Jeffrey Bezos a payé un prix trop élevé. En témoignent les spéculations de rachat qui abondent au sujet du britannique FT Group, propriétaire du Financial Times, bien que sa maison mère, Pearson (PSON.LN), ait démenti vouloir vendre. A en croire ces spéculations, une vente du FT pourrait atteindre plus de 1 milliard de dollars.

Rayonnement

Cela équivaut à environ dix fois l'EBE de 108 millions de dollars que devrait réaliser cette année FT Group, d'après l'estimation du cabinet Liberum Capital. Certains actifs de FT Group, comme Mergermarket ou sa participation d'environ 50% dans Economist Group, soutiennent certes ses bénéfices.

Pourquoi certains journaux continuent-ils à être aussi bien valorisés? Cela tient probablement davantage au rayonnement de leur nom qu'au nombre d'exemplaires qu'ils sont capables de vendre ou aux publicités qui ornent leurs pages.

Comme le souligne le cabinet de conseil Landor Associates, le nom d'un journal peut accroître considérablement sa valeur s'il est lié à une plateforme numérique performante.

Il appartient, à cet égard, à Jeff Bezos, virtuose du numérique, de rentabiliser son investissement.

-John Jannarone, The Wall Street Journal

(Version française Patrick Ramamonjisoa)

(END) Dow Jones Newswires

August 08, 2013 06:06 ET (10:06 GMT)

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