(BFM Bourse) - Getlink (ex-Groupe Eurotunnel) a augmenté son chiffre d'affaires de 5% en 2018 à plus de 1 milliard d'euros, porté par un record de trafic sur l'Eurostar et une bonne tenue de l'activité navettes. Bravant le marché baissier mardi matin, le titre prend la pente ascendante

Neuvième année de croissance consécutive pour Getlink. L'exploitant du tunnel sous la Manche a publié, mardi matin, le détail des revenus de son exercice 2018, faisant état d'une nouvelle augmentation du chiffre d'affaires à 1,079 milliard d'euros. À taux de change constant, les revenus du groupe ont progressé de 5% par rapport à 2017 (1,028 milliard d'euros).

"Getlink continue sur sa lancée en renforçant ses positions et en établissant de nouveaux records historiques" s'est réjoui Jacques Gounon, le PDG de Getlink, dans le communiqué publié par le groupe.

Un trafic de voitures au plus haut depuis 2000

La division Eurotunnel du groupe représente près de 89% de l'activité totale de Getlink, avec un chiffre d'affaires de 958,4 millions d'euros, en progression de 5% par rapport à 2017. Au sein de cette branche, l'activité navettes -transport de voitures et camions sur des navettes ferroviaires entre la France et l'Angleterre- réalise les deux tiers (66,4%) des revenus, à 636,4 millions d'euros, en hausse de 6%, à taux de change constants, sur un an glissant. Ce chiffre d'affaires est porté par la hausse du trafic (+3%) pour les véhicules de tourisme (voitures et autocars) comme pour les camions.

Cela représente un peu plus de 2,7 millions de véhicules de tourisme à avoir traversé la Manche à bord des navettes passagers de l'Eurotunnel en 2018, dont 2,66 millions de voitures, un niveau record depuis l'an 2000.

Dans le même temps, l'activité navettes camions a établi un nouveau record historique avec près de 1,7 million de poids lourds transportés lors de l'exercice écoulé. "Le shuttle Freight a confirmé sa place de premier acteur de marché avec 40,9% de part de marché sur l'année, soit un gain de 1,8 point par rapport à 2017", précise le communiqué, qui ajoute que ce service "a largement surperformé un marché en baisse de 1,1% en 2018".

Près de 11 millions de passagers Eurostar

Les revenus tirés du réseau ferroviaire représentent pour leur part 32% du chiffre d'affaires de la division Eurotunnel, à 305,6 millions d'euros, soit une hausse de 5% sur l'année. Ces revenus proviennent des péages payés par les opérateurs de trains circulant dans le tunnel. Les trains à grande vitesse Eurostar ont d'ailleurs signé un nouveau record, à 10,97 millions de passagers transportés (+7%), notamment grâce au nouveau service Londres-Amsterdam mis en place par le groupe. Le communiqué du groupe précise en outre que le nombre de trains de marchandises à avoir emprunté le tunnel en 2018 a augmenté de 3%, à près de 2.100 trains.

Enfin, pour compléter le tableau, la compagnie de fret ferroviaire et filiale du groupe, baptisée Europorte, a vu son chiffre d'affaires progresser de 2% à 121 millions d'euros, soit plus de 11% des revenus totaux de Getlink.

À noter également, le dernier trimestre de 2018 très dynamique réalisé par le groupe avec l'activité navettes qui a progressé de 8% par rapport au même trimestre de l'exercice précédent quand celle du réseau ferroviaire avançait de 6%. Le nombre de passagers Eurostar était également en croissance de 8% et, globalement, le chiffre d'affaires de Getlink s'est apprécié de 6% à taux de change constants, à 263,1 millions d'euros.

Getlink bien orienté depuis trois mois en dépit d'un marché difficile

Sans bouleverser la donne par rapport aux attentes des investisseurs, ces résultats permettaient à Getlink de surperformer le marché parisien mardi matin. Vers 10h15, le cours de l'exploitant du tunnel sous la Manche progressait de 0,93% à 12,53 euros, face à un repli de 0,2% du CAC 40. L'action Getlink rprogresse ainsi de plus de 6% depuis le 1er janvier et de plus de 16% au cours des trois derniers mois, dans un environnement de marché pourtant délicat. Pour rappel, le titre avait notamment bondi de plus de 5% mi-décembre dernier, à l'annonce inattendue de l'arrivée d'Eiffage au capital.