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Pourquoi acheter des actions pourrait coûter plus cher

"Target2-Securities", va relever sa commission de 0,15 euro à 0,195 euro par transaction.

"Target2-Securities", va relever sa commission de 0,15 euro à 0,195 euro par transaction. - Éric Piermont - AFP

La Banque centrale européenne va augmenter de 60% le tarif de la plateforme sur laquelle sont achetées les actions et les obligations. Reste à savoir si les banques feront supporter cette augmentation à leurs clients finaux.

Acheter des actions ou obligations va coûter plus cher en zone euro, en raison d'une augmentation de près de 60% des tarifs de la plateforme destinée à régler ces transactions, a annoncé lundi la Banque centrale européenne.

Ce système centralisé, lancé en 2015 sous l'acronyme T2S pour "Target2-Securities", va relever sa commission de 0,15 euro à 0,195 euro par transaction, plus un supplément temporaire de 0,04 euro en attendant d'atteindre un volume suffisant de transactions, a décidé le conseil des gouverneurs de la BCE jeudi dernier.

L'augmentation du tarif s'appliquera à partir de 2019 et concernera en tout 21 "dépositaires centraux de titres" (CSD), les organismes chargés d'une très grande partie des transactions sur actions ou obligations, qui répercuteront cette hausse sur les banques commerciales clientes.

Reste à savoir si ces banques feront à leur tour supporter cette augmentation à leurs clients finaux, qui ont pour l'heure largement bénéficié de l'existence de T2S.

800 milliards d'euros de transactions en 2017

Avant le lancement du projet, chaque règlement/livraison de titre pratiqué par un opérateur privé national coûtait 0,75 euro en moyenne au sein d'un même pays et jusqu'à quelques euros pour une opération transfrontalière, rappelle-t-on dans l'entourage de la BCE.

Développée et gérée par quatre banques centrales, dont la Banque de France, T2S a réalisé en moyenne en 2017 plus d'un demi-million de transactions sur titres par jour, pour une valeur supérieure à 800 milliards d'euros, soit 33% de moins que prévu lorsque le tarif par opération a été fixé en 2010.

La BCE explique ce manque par la crise financière, qui a limité l'activité sur les marchés et empêché la plate-forme de couvrir ses coûts. La future augmentation doit aussi permettre de financer les investissements requis pour se protéger contre les cyberattaques.

J.-C.C. avec AFP