(BFM Bourse) - Contrairement à bon nombre d'élections récentes, le résultat des élections de mi-mandat aux Etats-Unis se révèle... globalement conforme aux prévisions. Considérant que la perte de la majorité républicaine à la chambre devrait tempérer les initiatives protectionnistes de Donald Trump, sans pour autant laisser les mains libres aux Démocrates, les marchés optent pour la hausse.
Sur la base des résultats provisoires, le parti Démocrate apparaît en mesure de reconquérir la majorité des sièges à la chambre des représentants à l'issue des deux premières années de mandat de Donald Trump. Quelque peu revigoré, le camp vaincu à la dernière présidentielle pourrait relancer les enquêtes sur les déclarations fiscales du Président et durcir la législation sur le financement des partis. Mais dans la mesure où les Républicains ont au contraire renforcé la majorité dont ils bénéficient au sénat, les initiatives Démocrates n'ont guère de chance d'aboutir. En revanche, les deux camps pourraient peu ou prou s'accorder sur une relance des investissements dans les infrastructures, au bénéfice de l'économie américaine.
De quoi encourager les marchés d'actions, avec une hausse de 1,1% du CAC 40 vers 09h45. Ailleurs en Europe, le Dax allemand grimpait de 0,9% ainsi que le FTSE 100 britannique, la place américaine s'annonçant également dans le vert au vu des contrats à terme.
Un résultat qui pourrait freiner les initiatives de Trump en matière commerciale
Une victoire démocrate avec une majorité de 10 à 35 sièges (26 sièges d'après les estimations ce mercredi matin) dans une chambre des Représentants qui compte en tout 435 sièges, apparaît comme une "zone grise" : "pas assez pour crier victoire et se projeter en 2020 lors des prochaines élections présidentielles, mais assez pour bloquer les nouvelles propositions des Républicains", note Mirabaud Securities.
Reste qu'en privant Donald Trump d'une partie des moyens de sa politique, cette victoire partielle des Démocrates pourrait "désamorcer le conflit commercial qui s'est engagé entre Washington et le reste du monde".
Le congrès devrait se recentrer sur la rénovation des infrastructures aux Etats-Unis
Ce résultat pourrait donc amener l'administration américaine à se recentrer sur les initiatives domestiques, notamment le fameux plan de rénovation des infrastructures qui constitue l'une des seules promesses de campagne non tenues à cette heure par le Président.
La relance des investissements figure en effet non seulement à l'agenda de ce dernier mais aussi à celui de son opposante Hillary Clinton. Paras Anand, responsable de l'allocation pour les actions européennes chez Fidelity International, indique qu'un congrès bipartisan pourrait se consacrer plus activement à ce chantier, les Démocrates passant d'une opposition (au volet des baisses d'impôts) à un accommodement avec les Républicains (sur le volet des dépenses de construction dans le réseau routier, les hôpitaux, les aéroports...). "Tout développement en ce sens conduirait à une stimulation supplémentaire de l'économie", indique le stratège. Ce qui continuerait par ailleurs à "pousser les salaires à la hausse dans un marché de l'emploi déjà contraint et remettre potentiellement en cause les attentes actuelles sur la politique de la Fed" .