BFM Patrimoine
Placements

Pourquoi la reprise de contrôle de Suez par Engie est peu crédible

Scepticisme autour de la rumeur d'une possible reprise de contrôle de Suez par Engie

Scepticisme autour de la rumeur d'une possible reprise de contrôle de Suez par Engie - ERIC PIERMONT / AFP

L’action Suez Environnement a bondi de 4,4% mardi à la Bourse de Paris, soutenue par la rumeur d’une reprise de contrôle par Engie (ex-GDF Suez), dont l’action a, elle, grimpé de 2,5%, mais pas pour les mêmes raisons.

Introduit en Bourse à 14 euros en juillet 2008 via une scission avec GDF Suez, Suez Environnement reviendra-t-elle dans le giron de son ancienne maison mère ? Selon La Lettre de l'Expansion, le PDG d'Engie aurait demandé à des banques d'étudier des scénarios permettant à l’ex GDF-Suez de reprendre le contrôle de Suez.

"Cela impliquerait soit un nouveau pacte d'actionnaires, soit le lancement d'une Offre Publique d'Achat (OPA)", expliquent les analystes de Bryan Garnier dans une note de recherche. Or, si un nouveau pacte d'actionnaires ne coûterait rien à l'entreprise, contrairement à une OPA, le courtier estime quoi qu'il en soit que "les deux opérations seraient négativement perçues par les investisseurs".

Selon lui, une reconsolidation de Suez à 100% aurait un effet positif seulement marginal sur la marge d'Ebitda et un effet neutre sur la marge opérationnelle et le bénéfice par action. En revanche, elle aurait un impact négatif sur le ratio d'endettement, qui passerait de 2,47 à 2,58 au titre de 2016.

Des centrales nucléaires autorisées à redémarrer

Mais surtout, une telle opération constituerait "un non-sens" sur le plan stratégique, souligne Bryan Garnier. Le broker rappelle en effet qu' "Engie cherche maintenant à se concentrer principalement sur la croissance organique dans des domaines très spécifiques (marchés émergents, gaz naturel liquéfié, énergies renouvelables, services énergétiques) et n'a plus l'ambition de créer un conglomérat composé d'un mélange d'activités 'utilities' avec des synergies limitées".

En tout état de cause, la hausse enregistrée mardi par le titre Engie est davantage à rapprocher d'une autorisation de l'Agence Fédérale de Contrôle Nucléaire (AFCN) belge à redémarrer en toute sûreté des centrales nucléaires de Doel 3 et Tihange 2.

Ces centrales étaient à l'arrêt depuis le 26 mars 2014. Engie, à travers sa filiale Electrabel, a décidé de lancer les opérations de redémarrage des deux unités, prévu le 15 décembre 2015.

François Berthon