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Pourquoi le plan "Eurêka" pénalise le Crédit Agricole en Bourse

CASA a vu son bénéfice chuter de plus de 70% sur le premier trimestre 2016.

CASA a vu son bénéfice chuter de plus de 70% sur le premier trimestre 2016. - AFP

"La banque verte connaît un début d'année difficile sur le plan financier. Outre les conséquences du plan de restructuration baptisé "Eurêka", Crédit Agricole S.A. pâtit des mauvaises performances de LCL."

Début d’année difficile pour Crédit Agricole SA (CASA), l’organe coté du groupe mutualiste. La banque verte a fait état jeudi d’un bénéfice net en recul de 71% à 227 millions d’euros. Un résultat qui intègre des éléments négatifs non récurrents liés à l’opération de simplification de la structure du capital, baptisé "Eurêka", qui permettra à CASA de sortir du capital des Caisses Régionales contre un chèque de 18 milliards d’euros. En excluant tous les éléments non-récurrents (positifs ou négatifs), dont une charge de 448 millions d'euros liée à un rachat de dettes dans le cadre de cette réorganisation, le bénéfice net ressort en baisse de 9,3% à 394 millions d'euros.

Mais plus inquiétant encore, le produit net bancaire (équivalent du chiffre d’affaires) a, quant à lui, chuté de 12,8% à 3,8 milliards d’euros, pas aidé il faut le dire par sa filiale LCL, qui a vu son PNB (835 millions d’euros) et son bénéfice net (85 millions d’euros) chuter de respectivement 9,3% et de 31,8%. Ces performances contrastent fortement avec celles de BNP Paribas et Société Générale, ses deux principales concurrentes, qui ont dégagé des bénéfices en hausse au premier trimestre, portés par la banque de détail, malgré un contexte de taux faibles qui mécaniquement affecte les résultats des valeurs bancaires.

-20% en Bourse depuis le début d'année

En Bourse, les investisseurs ont décidé de sanctionner ces performances décevantes, l'action s'affichant en queue de peloton du CAC 40 ce jeudi 12 mai (-5,1% à 8,3 euros). Une chute de plus pour le titre CASA, qui cède déjà plus de 20% depuis le début d'année à la Bourse de Paris, pénalisé par le contexte de taux bas et par la fragilité des banques italiennes. Une performance, qui reste néanmoins en ligne avec celle de ces deux homologues du CAC 40, BNP Paribas et Société Générale, qui accusent une baisse de respectivement 17% et 23%.

Sami Bouzid