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« Ils prennent un second crédit... pour rembourser un crédit »

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De plus en plus de consommateurs ont du mal à rembourser les crédits à la consommation qu’ils ont souscrits. Diagnostic et conseils.

Autre victime de la crise financière : les détenteurs de crédits à la consommation. En effet, les organismes spécialisés constatent des impayés en hausse de 15% au premier semestre par rapport à l'année dernière. Certains organismes constatent même jusqu'à 34% de hausse des impayés sur la même période.

Les particuliers qui ont souscrit un ou plusieurs crédits ont de plus en plus de mal à les rembourser, pour cause de baisse des revenus ou de chômage. La France n'est pas la seule à être touchée par ce phénomène : en Espagne par exemple, les impayés atteignent 40% en ce qui concernent les crédits à la consommation.

Vanessa Dagan, chargée de mission banque à l'UFC Que Choisir, explique que « 15%, ça devient un chiffre vraiment à prendre en compte. Si les ménages ont de plus en plus de mal à rembourser leurs crédits, c'est qu'ils ont moins de revenus ou en tout cas une situation financière et économique qui se dégrade. On sait par expérience que les ménages, quand ils ont un problème à la fin du mois, commencent d'abord à payer leur crédit, quitte à ne pas payer leur loyer ou d'autres types de dépenses ou de factures ».

Reine-Claude Madère, de l'association de consommateur CLCV, n'est, elle non plus, pas étonnée par ce chiffre de 15% d'impayés en plus : « Il faut dire que c'est devenu extrêmement facile de souscrire un crédit. Donc par conséquent les gens souscrivent un premier crédit, puis s'ils n'arrivent pas à rembourser ils en souscrivent un second pour rembourser le premier, et espèrent comme ça arriver à survivre pendant un certain temps. Ils espèrent qu'un jour ils auront une meilleure situation et qu'ils pourront rembourser. Le problème c'est que, quand cette situation dure longtemps, les crédits s'accumulent et les gens n'arrivent plus à rembourser ».

Que faire dans cette situation ?

Pour ces ménages surendettés, Reine-Claude Madère donne les conseils suivants : « On peut aller voir son banquier et essayer de renégocier. Il y a aussi des banques qui se spécialisent dans le rachat, mais je dis : faites attention aux contrats que l'on vous fait signer. Il faut prendre le temps de choisir l'établissement auprès duquel on renégocie ».

Serge Maitre, de l'AFUB (Association Française des Usagers des Banques), recommande aux consommateurs « de ne pas faire la politique de l'autruche et de ne pas hésiter à solliciter le juge d'instance ou le juge de proximité. C'est gratuit, ou pratiquement gratuit. Il s'agit de solliciter une suspension de ses obligations de paiement. Ceci est valable chaque fois qu'on est confronté à un crédit qu'on ne peut pas payer pour une cause indépendante de notre propre volonté, c'est-à-dire la perte d'emploi ou la diminution de ressources ».

La rédaction et Stéphanie Collié