BFM Patrimoine
Placements

Présidentielle américaine : pour qui vote Wall Street ?

A Wall Street, il semble que Mitt Romney ait la faveur des votants qui ne veulent pas payer plus d'impôts

A Wall Street, il semble que Mitt Romney ait la faveur des votants qui ne veulent pas payer plus d'impôts - -

A huit jours de l’échéance présidentielle aux Etats-Unis, la question se pose. Car si la Bourse américaine est traditionnellement perçue comme démocrate, elle pourrait être tentée de changer de bord.

Pour qui votent les traders ? Les Américains se rendront aux urnes ce 6 novembre pour désigner leur dirigeant. Entre le président sortant, le démocrate Barck Obama, et son challenger, le républicain Mitt Romney, les sondages sont très serrés. Et pour une fois, le monde de la finance pourrait pencher du côté du second.

"C’est très curieux, mais le monde de la finance a toujours été plutôt démocrate", assure Gregori Volokhine, le président de Meeschaert Capital Markets à New York. Mais selon lui, Barack Obama s'est mis à dos le lobby de la finance. "Il y a d’abord eu la loi Dodd Frank", souligne-t-il , en référence à cet ensemble de mesures adoptées en 2010 qui prévoit de réguler davantage la finance, notamment par plus de contrôle des institutions. "Un poids énorme, qui a imposé des dépenses faramineuses aux banques", rappelle le dirigeant de la société de gestion.

Wall Street vote avec son portefeuille

Mais surtout, selon Gregori Volokhine, ce désamour vient du fait qu’"à Wall Street, on vote avec son portefeuille". Or "si Romney passe", les acteurs du secteur financier s’attendent à voir "les impôts baisser". Tandis que, "si Obama passe", les augmentations vont toucher tout particulièrement "les plus hauts salaires", du type de ceux distribués à Wall Street, ajoute-t-il.

Le président démocrate appelle en effet depuis plusieurs mois à accroître les prélèvements sur les plus riches. Il propose notamment de mettre fin aux avantages fiscaux dont bénéficient les foyers gagnant plus de 250 000 dollars par an sur le revenu, les plus-values en capital et les dividendes.

Des voix discordantes se font toutefois entendre, notamment de la part de poids lourds du secteur. Le directeur général de Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, s’est ainsi dit prêt en octobre à payer plus d’impôts. A une condition : résoudre l’impasse budgétaire américaine qui porte selon lui atteinte aux investissements. La veille, son homologue de JPMorgan, Jamie Dimon, s’était lui aussi déclaré favorable à une hausse de ses prélèvements.

Alexis Pluyette et Nina Godart