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PRESSE: Alitalia: le vice-président ne veut pas d'Air France

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MILAN (Dow Jones)--Salvatore Mancuso, vice-président d'Alitalia, a indiqué qu'il préférerait un autre partenaire qu'Air-France KLM (AF.FR) pour venir en aide à la compagnie italienne en difficulté, redoutant de voir l'aéroport international de

MILAN (Dow Jones)--Salvatore Mancuso, vice-président d'Alitalia, a indiqué qu'il préférerait un autre partenaire qu'Air-France KLM (AF.FR) pour venir en aide à la compagnie italienne en difficulté, redoutant de voir l'aéroport international de Rome devenir un satellite du hub de Paris.

"Je n'aime pas ce qu'Air France veut faire avec Alitalia", a déclaré Salvatore Mancuso dans un entretien publié lundi par le quotidien italien Il Messaggero. "Nous serions fous de tout abandonner au profit d'Air France".

Le conseil d'administration d'Alitalia a décidé à la fin septembre de demander une aide supplémentaire d'au moins 455 millions d'euros aux actionnaires et créanciers du groupe pour éviter la faillite. Or Air France-KLM, qui détient 25% de la compagnie aérienne, hésite à investir davantage tandis que Rome a fait part de ses inquiétudes à l'idée de voir Alitalia passer sous la coupe du groupe français.

Salvatore Mancuso, dont la société Equinosce Sarl détient 3,8% d'Alitalia, a indiqué qu'Air France-KLM relèguerait l'aéroport romain de Fiumicino au rang de plateforme régionale, supprimerait des milliers d'emplois et empêcherait la compagnie de se développer en Afrique, un marché à fort potentiel.

"S'ils pensent qu'ils (Air France-KLM) peuvent résoudre leurs problèmes internes en utilisant notre compagnie, ils se trompent", a-t-il prévenu.

La société italienne des chemins de fer Ferrovie dello Stato Italiane est à présent considérée comme un partenaire possible pour Alitalia. Mauro Moretti, son directeur général, doit rencontrer le président du Conseil Enrico Letta à Rome ce lundi, selon MF-Dow Jones.

Salvatore Mancuso a souligné que Ferrovie dello Stato Italiane ne pourrait pas être un partenaire industriel, mais que les synergies qui pourraient être réalisées dans le cadre d'un tel partenariat étaient intéressantes.

S'agissant des compagnies aériennes, Salvatore Mancuso a indiqué que le russe Aeroflot (AFLT.RS) représentait une bonne opportunité, mais que la compagnie émiratie Etihad Airways pourrait mieux correspondre aux besoins d'Alitalia parce qu'elle alimenterait Rome en vols provenant d'Asie du Sud-Est. "Ils (Etihad) prendraient une participation minoritaire, et laisserait Alitalia - donc des Italiens - aux commandes". Le vice-président n'a pas souhaité donner davantage d'informations. Etihad et Aeroflot ont été mentionnés à plusieurs reprises dans la presse italienne comme partenaires potentiels pour Alitalia.

Signe de discorde entre administrateurs et actionnaires d'Alitalia, les propos du dirigeant vont à l'encontre de ceux tenus la semaine dernière par Gilberto Benetton, qui a déclaré qu'Air France-KLM serait un bon candidat pour reprendre le contrôle de la compagnie. La société holding de la famille Benetton, Sintonia, détient 47,96% d'Atlantia (ATL.MI), un concessionnaire autoroutier qui détient lui-même 8,9% d'Alitalia.

-Gilles Castonguay, Dow Jones Newswires

(Gabriele La Monica, à Milan, Carlo Renda et Valeria Santoro, à Rome, ont contribué à cet article)

(Version française Emilie Palvadeau)

(END) Dow Jones Newswires

October 07, 2013 08:44 ET (12:44 GMT)

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