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Privatisations: ce que l'Etat peut gagner en vendant une partie de son patrimoine

VIDEO - En élargissant son programme de privatisations à Orange, Air France-KLM, Renault et Peugeot, l'Etat pourrait récupérer 34 milliards d'euros. De quoi financer entièrement son fonds pour l'innovation et une partie de la dette de la SNCF.

Après la Française des Jeux (FDJ), Aéroports de Paris (ADP) et Engie, l'Etat pourrait également être tenté de privatiser d'autres entreprises. Selon Les Echos, le gouvernement souhaiterait céder partiellement ou totalement ses participations dans Orange, Air France-KLM, Renault et Peugeot.

Ces opérations pourraient intervenir rapidement puisque l’Etat doit financer son fonds pour l’innovation, doté de 10 milliards d’euros, et s'est engagé à reprendre 35 milliards de dettes de la SNCF entre 2020 et 2022. Au total, le gouvernement aurait donc besoin de 43,4 milliards d'euros, l'Etat ayant déjà financé 1,6 milliard de son fonds pour l'innovation à travers d'autres cessions de participations.

Sept paquets d'actions qui valent 34 milliards d'euros 

La vente des titres détenus dans les sept sociétés susmentionnées ne suffira pas à satisfaire intégralement ses besoins. Si on additionne les participations de la France dans la FDJ, ADP, Engie, Orange, Renault, Peugeot et Air-France-KLM, le gouvernement pourrait récolter au cours actuel en Bourse près de 34 milliards d'euros (voir le tableau ci-dessous), en retenant pour hypothèse que l'introduction en Bourse de la FDJ lui rapporte 1,5 milliard d'euros.

Dans le détail, ADP dont les titres valent 9,6 milliards d'euros rapporterait le plus à l'Etat devant Orange (8,8 milliards d'euros) et Engie (7,7 milliards d'euros). Viendrait ensuite, Renault (3,4 milliards), Peugeot (2,3 milliards) et plus marginalement Air France-KLM (0,4 milliard).

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EDF, premier actif du patrimoine boursier de l'Etat

Malgré ces cessions, il resterait à l'Etat encore un peu moins de 10 milliards d'euros à trouver. Mais le gouvernement pourra encore puiser dans son portefeuille en Bourse tout en restant, comme il s'y engage, dans le capital des entreprises des secteurs jugés stratégiques (défense, nucléaire civil). Actuellement, l’Etat détient, à travers l’Agence des participations de l'Etat (APE), BPI France et la Caisse des dépôts et des consignations (CDC), environ 95 milliards d’euros d’actifs (voir graphique ci-dessus). EDF, qu’il possède à 83,5%, est sa plus grosse participation. Celle-ci est évaluée à 28 milliards d’euros, ce qui représente plus du quart de son portefeuille.

Une cession même partielle d'EDF n'est toutefois pas envisagée, ce groupe étant considéré comme stratégique. En revanche, le gouvernement dispose de participations non stratégiques (Gemalto, Ingenico, Icade, etc.) pour une dizaine de milliards d'euros. De quoi apurer totalement la dette de la SNCF qu'il s'est engagé à reprendre.

S.B.