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Les prix à la consommation en hausse de 0,5% en mars

Les prix à la consommation ont augmenté de 0,5% en mars par rapport à février pour s'afficher en hausse de 1,6% sur un an, selon les données publiées mardi par l'Insee. /Photo d'archives/REUTERS/Eric Gaillard

Les prix à la consommation ont augmenté de 0,5% en mars par rapport à février pour s'afficher en hausse de 1,6% sur un an, selon les données publiées mardi par l'Insee. /Photo d'archives/REUTERS/Eric Gaillard - -

PARIS - Les prix à la consommation ont augmenté de 0,5% en mars par rapport à février pour s'afficher en hausse de 1,6% sur un an, selon les données...

PARIS (Reuters) - L'inflation en France a atteint en mars son plus haut niveau depuis 16 mois mais ce phénomène est considéré comme temporaire et la Banque de France a décidé de ne pas proposer de hausse du taux du Livret A.

Les prix à la consommation ont augmenté de 0,5% par rapport à février pour s'afficher en hausse de 1,6% sur un an, un chiffre qui n'avait plus été atteint depuis novembre 2008, selon les données publiées mardi par l'Insee.

L'indice des prix IPCH, qui permet une comparaison au niveau européen, a progressé de 0,5% sur le mois pour une hausse de 1,7% sur un an, soit un taux d'inflation proche de celui dans l'ensemble de la zone euro (estimé à 1,5% par Eurostat).

"L'accroissement des prix au mois de mars provient, d'une part, de l'augmentation des prix des produits manufacturés liée notamment à la fin des soldes d'hiver et, d'autre part, de la forte hausse des prix des produits pétroliers. Il est également dû à la poursuite du renchérissement des légumes frais", précise l'Insee dans son communiqué.

Les prix des produits manufacturés ont augmenté de 0,8% sur le mois (-0,1% sur un an). Les soldes d'hiver s'étant terminés le 9 février dans la plupart des départements, les prix de l'habillement et des chaussures ont grimpé de 4,0% pour une hausse de 0,5% sur un an.

Les prix de l'énergie se sont quant à eux accrus de 2,1% (+9,9% sur un an), avec des hausses de 3,4% pour les carburants (+18,3% sur un an) et de 4,7% pour les combustibles liquides (+32,0%), du fait de l'effet de base de 2009 mais aussi de l'appréciation de l'euro depuis le mois de février.

Les prix des produits alimentaires frais ont grimpé de 3,7%, soit une hausse de 5,5% sur un an que l'Insee attribue aux "conditions climatiques difficiles pour la production et l'acheminement des produits".

PAS DE CHANGEMENT POUR LE LIVRET A

L'inflation sous-jacente, c'est-à-dire hors tarifs publics et prix volatils, a en revanche diminué de 0,1% en mars, pour une hausse de 1,7% sur un an.

"Au-delà de ces effets de base qui font rebondir les prix de l'énergie et des effets de changements de date des soldes, il y n'y a pas de pression inflationniste dans le système économique français", estime Cyril Blesson, économiste chez Seeds Finance.

"Il est même possible qu'à partir de ce pic-là l'inflation reflue un peu dans les mois qui viennent", ajoute-t-il. "Certes on ne va pas repasser en dessous de 1% mais on va redescendre vers 1,2% ou quelque chose de cet ordre".

Dans ce contexte, la Banque de France a décidé de ne pas recommander de modification du taux du Livret A en mai comme elle en a désormais la possibilité.

"La variation de l'inflation et des marchés monétaires depuis décembre n'est pas suffisamment importante pour justifier une révision du taux du Livret A à mi-parcours", a fait valoir une porte-parole de la banque centrale.

La prochaine révision du taux du Livret A est prévue en juillet avec effet au 1er août.

Après avoir culminé à 4,00% en août 2008, le rendement du placement préféré des Français était tombé à 1,25% en août 2009 pour refléter la décrue de l'inflation.

"C'est une surprise, qui pose un problème du coût de rémunération du Livret A qui est maintenant inférieur à l'inflation", relève Cyril Blesson en rappelant que l'inflation hors tabac, la mesure prise en compte dans l'évaluation du taux du Livret A, est passée en quelques mois de -0,7% à +1,5%.

"Sans monter jusqu'à 1,75%, puisque l'inflation va rebaisser, je m'attendais à un petit geste, au moins à 1,50%".

La procédure de calcul du taux du Livret A prévoit deux dates fermes pour un réexamen, autour du 15 janvier et du 15 juillet. A mi-parcours, soit en avril et en octobre, le gouverneur de la Banque de France peut proposer au ministre de l'Economie une révision en cas d'évolution très importante de l'inflation ou des taux du marché monétaire.

Véronique Tison, édité par Sophie Louet