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Consécration pour la bourse pakistanaise

La bourse de Karachi signe la meilleure performance du continent asiatique depuis le début de l'année, avec un gain de 14%.

La bourse de Karachi signe la meilleure performance du continent asiatique depuis le début de l'année, avec un gain de 14%. - Assif Hassan - AFP

Les valeurs du Karachi Stock Exchange viennent d’être intégrées dans le calcul des indices internationaux de référence, le MSCI. Une victoire capitale pour ce marché méconnu, qui, cette année, s'impose comme le plus dynamique d’Asie.

Quand Karachi devient plus fort que Shanghai! Aussi étonnant que cela puisse paraître, la bourse du Pakistan, en pleine santé, séduit de plus en plus les investisseurs internationaux, et ce n’est sans doute qu’un début.

En effet, les valeurs de la bourse de Karachi sont désormais intégrées au calcul des indices MSCI des pays émergents, indices internationaux de référence utilisés par l’ensemble des professionnels du monde de la gestion.

Une victoire éclatante et une vraie reconnaissance pour le Pakistan, alors même que les valeurs chinoises, une nouvelle fois, en ont été écartées lors de la dernière recomposition de l’indice, cette semaine, sur fond de forte volatilité et de critères de transparence encore insuffisants.

La meilleure performance boursière d’Asie

Cette décision, synonyme d’une plus grande visibilité pour la bourse du pays, est avant tout une reconnaissance de la grande santé des marchés financiers au Pakistan. Face à un indice boursier MSCI mondial qui perd 3,3% depuis le début de l’année et un CAC40 qui en perd 9, Karachi signe la performance la plus brillante du continent asiatique à +14%.

Certes, on a des performances intéressantes du côté de la Chine, avec Shanghai qui gagne 8% et Hong Kong 10%, Taïwan 12%. D’autres zones, comme l’Indonésie, la Thaïlande et les Philippines ont également attiré l’œil des experts en termes de croissance. Mais la superstar du moment s’appelle Karachi.

Retours sur investissement records

Les valeurs pakistanaises avaient déjà été intégrées par le passé aux indices MSCI, mais elles en avaient été exclues en 2008. La crise financière mondiale avait provoqué une telle panne de liquidité à la Bourse de Karachi que les transactions avaient été suspendues. Un critère éliminatoire pour être reconnu au niveau international.

La situation s’est bien amélioré depuis. Les spécialistes de JP Morgan par exemple notent que c’est sans doute le marché sur lequel l’investisseur étranger est le plus libre d’apporter et de tirer ses capitaux. "La liquidité y est d’ailleurs supérieure aux autres places du secteur", remarque la banque. Le Pakistan aura même été la place financière émergente la plus performante de l’année fiscale 2011-2012, avec des retours sur investissement de 40 à 50%.

Belles perspectives de croissance

Malgré cela, le Pakistan ne représentera qu’une partie très faible de l’indice MSCI Emergents: 0,2% de pondération. Les volumes d’échanges de la Bourse de Karachi sont très inférieurs à ceux de Bombay, de Shanghai ou même de Tokyo. Mais de fait, on a un marché plutôt stable et prometteur, moins soumis à la volatilité des places mondiales et à des problématiques règlementaires, bref, le parfait équilibre.

Avec une croissance qui devrait tourner autour de 5% cette année, le pays dispose d’un tissu économique dynamique: beaucoup d'acteurs dans le secteur de l’énergie, des biens de consommation, et pas mal de banques pour lesquelles la tendance est prometteuse (moins de 15% des Pakistanais disposent d’un compte en banque à l’heure actuelle).

Sans compter les importants investissements d’infrastructure dont le pays va avoir besoin ces prochaines années, en termes d’électricité et de télécoms notamment. Le Pakistan a le profil-type de la zone d’avenir sur laquelle miser, avec le meilleur rapport risque/bénéfices et les meilleurs critères de transparence et de stabilité, selon les critères des investisseurs internationaux.

Antoine Larigaudrie