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REPETE: UPDATE: Publicis et Omnicom renoncent à leur fusion à 35 milliards de dollars

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(Actualisation: précisions sur les raisons de l'abandon de la fusion.) PARIS (Dow Jones)--Les géants de la publicité Publicis (PUB.FR) et Omnicom (OMC) ont annoncé vendredi l'abandon de leur projet de fusion d'une valeur de 35 milliards de dollar

(Actualisation: précisions sur les raisons de l'abandon de la fusion.)

PARIS (Dow Jones)--Les géants de la publicité Publicis (PUB.FR) et Omnicom (OMC) ont annoncé vendredi l'abandon de leur projet de fusion d'une valeur de 35 milliards de dollars, en raison selon les deux groupes des difficultés pour réaliser cette opération dans des délais raisonnables.

"Les difficultés encore à surmonter ajoutées à la lenteur du processus ont créé un niveau d'incertitude préjudiciable aux intérêts des deux groupes, de leurs salariés, de leurs clients et de leurs actionnaires", ont déclaré les deux groupes dans un communiqué commun.

Les deux entreprises se sont mutuellement dégagées de toute responsabilité et aucune indemnité ne sera versée de part et d'autre, ont-elles précisé.

A 10h45, l'action Publicis progressait de 1,6%, à 61,66 euros.

Ce rapprochement, annoncé en fanfare en juillet et qui devait initialement être bouclé à la fin 2013, était censé rendre les deux groupes mieux armés face aux géants de la Silicon Valley comme Google (GOOGL), qui disposent non seulement de colossales ressources financières mais aussi de précieuses données sur les habitudes des consommateurs grâce à leur maîtrise du "Big Data".

Des différences culturelles irréconciliables

L'accumulation de retards s'est avérée insurmontable pour Publicis et Omnicom. "Nous pensions en être sortis au bout de six mois et, neuf mois plus tard, nous avons encore beaucoup de problèmes chronophages que nous n'avons pas pu résoudre en raison des différences de culture d'entreprise", a déclaré le directeur général du géant américain, John Wren, lors d'un entretien. "La ligne d'arrivée n'était pas en vue et cela créait des incertitudes", a-t-il souligné.

"Il y a déjà plusieurs semaines, nous avons pris conscience que nous nous trouvions dans une impasse et que la meilleure chose à faire serait de renoncer et de revenir à nos propres projets", a précisé Maurice Lévy, le président du directoire de Publicis, lors d'un entretien.

Cette mégafusion aurait donné naissance au plus grand groupe publicitaire mondial en termes de chiffre d'affaires, réunissant notammant les agences BBDO, Saatchi & Saatchi, DDB, Leo Burnett et TBWA, des sociétés de relations publiques comme FleishmanHillard et Ketchum, ainsi que les agences de publicité numérique DigitasLBi et Razorfish.

Des complications à plusieurs niveaux

L'opération s'est révélée compliquée dès le début. Les deux groupes avaient martelé qu'ils réaliseraient une fusion entre égaux, avec le capital du nouvel ensemble réparti à 50-50 entre les actionnaires des deux groupes. Maurice Lévy et John Wren devaient tenir conjointement les rênes de l'entreprise pendant les 30 mois suivant la réalisation de la transaction.

Cependant, techniquement, l'une des deux entreprises devait être absorbée par l'autre, pour des raisons comptables. Les deux parties ne s'étaient pas mises d'accord pour déterminer qui achèterait l'autre, ont indiqué des personnes proches du dossier.

Parallèlement, les relations entre Publicis et Omnicom se sont sérieusement détériorées, ont précisé des personnes au fait de la situation, lors d'un entretien avec le Wall Street Journal. L'essentiel des désaccords provenaient des deux directeurs généraux, a ajouté l'une de ces sources, qui n'arrivaient pas à s'entendre sur la localisation du siège social et sur le nom des dirigeants qui occuperaient les plus hautes fonctions.

En particulier, les deux groupes avaient des avis divergents sur le poste de directeur financier. A tel point qu'en novembre dernier, les dirigeants d'Omnicom ont déclaré à un analyste américain que leur directeur financier, Randy Weisenburger, occuperait le poste, tandis que Publicis affirmait de son côté à un autre analyste que son propre directeur financier, Jean-Michel Etienne, serait choisi, a fait savoir une personne proche du dossier.

Les marges bénéficiaires d'Omnicom posaient aussi problème. Les deux parties n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur la manière de porter cette marge à un niveau proche de celle de Publicis, a précisé l'une des sources. En 2013, Publicis a dégagé une marge opérationnelle de 16,5%, alors que celle d'Omnicom s'établissait à 12,5%.

-Dana Mattioli, Ruth Bender et Suzanne Vranica, Dow Jones Newswires

(Ambroise Ecorcheville, Dana Cimilluca et Nathalie Tadena ont contribué à cet article).

(Version française Aurélie Henri)

(END) Dow Jones Newswires

May 09, 2014 05:04 ET (09:04 GMT)

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