(BFM Bourse) - Sanofi pourrait investir jusqu'à un milliard de dollars dans les technologies de Denali, une biotech américaine qui veut s'attaquer aux maladies neurodégénératives en surmontant le principal obstacle qui s'oppose aux traitements actuels.
Avec un taux d'échec alarmant des tentatives pour trouver de nouveaux traitements -quasiment 100% dans la maladie d'Alzheimer par exemple- les maladies neuro-dégénératives telles que Parkinson, la sclérose en plaques ou encore la maladie de Charcot (sclérose latérale amyotrophique) posent à l'heure actuel un défi majeur à l'industrie pharmaceutique. L'approche originale de Denali Therapeutics apparaît suffisamment prometteuse pour avoir convaincu Sanofi de nouer un partenariat à hauteur de 125 millions de dollars initialement, susceptible d'atteindre jusqu'à un milliard de dollars en paiements d'étapes (en fonction de chaque étape d'avancement des essais cliniques et de la recherche).
Les nouveaux traitements issus des biotechnologies, comme les protéines thérapeutiques, ont révolutionné le traitement de nombreuses maladies, sans toutefois enregistrer de réelle réussite dans les troubles neurologiques. La principale raison à cela est l'existence de ce qu'on appelle la barrière hémato-encéphalique, chargée de protéger le cerveau des éléments potentiellement pathogènes circulant dans le sang. Cette barrière filtrante laisse passer les nutriments nécessaires à alimenter le cerveau en énergie, mais arrête les molécules thérapeutiques (en particulier les anticorps et les enzymes, des molécules de grande taille), ce qui compromet l'efficacité de tels traitements.
Financement des essais cliniques
Denali, dont les activités ont débuté en 2015 et qui s'est introduit en 2017 au Nasdaq, a rapidement attiré l'intérêt des industriels comme Takeda et Celegene notamment grâce à une technologie propriétaire permettant la "transcytose", le passage des molécules à travers les cellules formant la barrière hémato-encéphalique.
L'accord conclu par Sanofi porte spécifiquement sur deux molécules, désignées DNL747 et DNL758. La première vise la sclérose en plaques (SEP), la maladie d'Alzheimer et la sclérose latérale amyotrophique (SLA), la seconde diverses maladies inflammatoires systémiques comme la polyarthrite rhumatoïde et le psoriasis. Sanofi et Denali partageront à parts égales les éventuels bénéfices commerciaux correspondant à DNL747 aux États-Unis et en Chine, tandis que Denali recevra des redevances, à un taux non divulgué, de Sanofi sur les bénéfices réalisés dans les autres territoires ainsi que sur les ventes globales de DNL758. Le groupe français financera la plupart des essais intégralement, jusqu'en dernière phase où Denali financera une quote-part de 30%.
Vers d'autres accords de R&D pour muscler le portefeuille de Sanofi
Cette collaboration "constitue un nouvel exemple de la volonté de Sanofi d'intensifier le développement de traitements de premier ordre à fort pouvoir de transformation pour les patients atteints de maladies graves", a souligné la responsable de la recherche dans les maladies rares et neurologiques de Sanofi, Rita Balice-Gordon.
Dans une note parue mercredi, la banque d'investissement Oddo BHF s'attend à ce que Sanofi multiplie ce type d’accord, bien dans la stratégie du groupe de renforcer ses activités de spécialités. En outre "ce partenariat vient compléter un pipeline clinique dans des franchises neurodégénratives et inflammatoires fortes chez Sanofi", apprécie le bureau d'études, qui confirme son conseil d'achat.
Mercredi vers 10h20, l'action Sanofi gagnait 0,77% à 79,45 euros, après avoir clôturé mardi à son plus haut niveau depuis novembre 2017.
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