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Le scandale du Libor éclabousse la City

Une vingtaine d'établissements est concernée par cette affaire (Photo : Flickr/CC/howzey)

Une vingtaine d'établissements est concernée par cette affaire (Photo : Flickr/CC/howzey) - -

Barclays est la banque la plus touchée par cette affaire de manipulation des taux interbancaires, avec le départ de son directeur général, Bob Diamond. Mais ce scandale pèse au final sur l’ensemble des banques de la City. Dossier.

Les têtes sont tombées chez Barclays. Après avoir payé 290 millions de livres pour mettre fin à l’enquête internationale sur les manipulations du cours du Libor (qui indique à quel taux les banques se prêtent entre elles), la banque britannique a vu trois de ses dirigeants partir sous la pression. Parmi eux, son célèbre directeur général, Bob Diamond, qui lors de son audition à la commission du Trésor du Parlement britannique a bien voulu admettre "des erreurs" au sein de sa banque et "des comportements répréhensibles"de la part des traders. Ce sont effectivement ces derniers qui seraient à l’origine de toute l’affaire.

Les rapports de la FSA (Financial services authority), le gendarme de la bourse britannique, révèlent des échanges de courriels qui montrent la complicité des traders. Les phrases "Vient boire le champagne au bureau demain"et "Je garde une bouteille de Bollinger au frais"ont ainsi été énormément reprises par les médias britanniques.

Ces petits arrangements entre amis ont donc coûté cher à Barclays. Mais la banque britannique risque bien de ne pas être la seule à en pâtir : une vingtaine d’établissements de la City est mise en cause. Pire, le Libor servant de base de calcul à de nombreux produits financiers, les particuliers et les entreprises ont également été impactés par ces manipulations.

Les autorités britanniques ont décidé de sévir. Une enquête parlementaire est donc en cours, de même que des poursuites pénales. Et David Cameron, le Premier ministre britannique, a annoncé que le fonctionnement du Libor sera passé au crible.

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La polémique enfle autour de Barclays, l'une des banques britanniques accusées d'avoir manipulé le Libor. Après le départ du président Marcus Agius, Bob Diamond, le directeur général, a lui aussi fini par démissionner le 3 juillet. 

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Julien Marion et BFMbusiness.com