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Sécu : des économistes favorables au remboursement en fonction des revenus

Certains économistes se prononcent pour un remboursement des malades en fonction de leur revenus.

Certains économistes se prononcent pour un remboursement des malades en fonction de leur revenus. - -

L’Insee a publié jeudi un document sur la réforme de la Sécurité social selon laquelle des économistes se prononcent pour un remboursement des malades en fonction de leurs revenus sur les soins dits de ville (dentiste, médecin..). Les experts sont divisés.

Et si les frais de santé étaient remboursés en fonction du revenu des malades ? C'est la réforme de la Sécurité sociale que préconisent deux économistes dans une étude publiée hier par l'Insee. Elle ne concernerait que les soins dits de ville (médecin, dentiste...), qui représentent 53% du montant total des soins, sans toucher les soins hospitaliers, les plus coûteux.
Une franchise annuelle serait d'abord payée par tous les assurés. Deux hypothèses pour la fixer : soit la même pour tous, soit elle augmente en fonction des revenus. En outre, un plafond déterminerait le coût à partir duquel le patient est entièrement remboursé. Bas pour les moins aisés, il augmenterait avec les revenus, selon un pourcentage. Dans le scénario avec le plancher le plus bas et le plafond le plus haut, cela conduirait à une franchise de 19 euros et à un plafond de 123 euros pour les 10% de personnes les moins aisées et à une franchise de 321 euros et à un plafond de 2 087 euros pour les 10% les plus riches. L'objectif de la réforme serait de « rendre le système de remboursement plus équitable », selon les conclusions de l'étude.

« Il faut que les plus pauvres aient un droit inconditionnel aux médicaments »

Un objectif facilement atteignable selon l’économiste et membre d’Europe Ecologie Les Verts, Alain Lipietz. « Je pense que c’est une bonne idée. Les riches se soignant mieux sont mieux remboursés. Et je crois qu’il faut inverser ça. L’idée c’est de supprimer la franchise pour les plus pauvres. C’est-à-dire qu’ils ne payent rien mais comme on ne veut pas creuser encore le trou de la sécurité sociale, on va demander un peu plus aux revenus les plus aisés. Il faut que les plus pauvres aient un droit inconditionnel aux médicaments ».

« Pas une idée géniale et c’est dangereux »

Henri Sterdyniak est économiste à l'Observatoire Français des Conjonctures Economiques (OFCE). Il est absolument opposé à l’idée d’un remboursement du malade en fonction de ses revenus. « Déjà les gens les plus riches cotisent plus et ils ont droit aux mêmes droits que chacun. Après, on peut toujours se lever un matin et se dire "tient, M. Rothschild paye sa baguette un euro comme sa femme de ménage, il va falloir qu’il l’a paie désormais 3 euros". On est remboursé selon ses besoins et on cotise selon ses ressources. Ce n’est pas une idée géniale et c’est dangereux ».

Tugdual de Dieuleveult avec P. Baduel