(BFM Bourse) - Contrairement au traitement standard des crises de vertiges, la molécule développée par Sensorion ne semble pas affecter la vigilance ni les fonctions cognitives des patients, ce qui devrait faciliter le rétablissement. La biotech rebondit en Bourse malgré un marché mal orienté.
L'annonce des résultats d'un essai important pour la société Sensorion, spécialiste des maladies de l'oreille interne, était bien attendue en cette fin d'année, mais la teneur n'était par définition guère prévisible. Bingo : le critère principal d'évaluation a été atteint. Le titre de la biotech montpelliéraine s'adjuge 2,42% à 1,10 euros vers 11h00, défiant la morosité du marché parisien qui cède plus de 1% au même moment.
Comme la société biopharmaceutique l'avait confirmé en novembre, les résultats de l'essai SENS-111-202 sont tombés. Cette étude de phase 2a (intermédiaire entre les essais d'innocuité et les essais finaux destinés à documenter une demande de mise sur le marché) visait à comparer la tolérance et la pharmacodynamie du séliforant à celles de la méclizine, le seul traitement actuel pour la vestibulopathie unilatérale aigüe (AUV) une maladie rare caractérisée par des crises de vertige sévères provoquant vomissements et chutes, nécessitant la plupart du temps une hospitalisation.
La seule façon de soulager ces patients actuellement est de les faire dormir en administrant un sédatif, la méclizine (ou méclozine). Mais cela retarde la mise en place d'un processus dit de compensation par lequel le cerveau s'efforce de pallier graduellement la déficience soudaine de l'oreille interne en se rééquilibrant par la vue et la posture. Or, plus ce processus de compensation commence tardivement, moins bon est le pronostic, de sorte que près de la moitié des patients sédatés conservent des séquelles.
Cette nouvelle molécule n'affecte pas la vigilance, contrairement aux sédatifs
Comme l'espérait l'entreprise, l'essai a montré que le séliforant, contrairement à la méclizine, ne produisait aucun effet indésirable sur le système nerveux central, tels que la sédation, le déclin cognitif et la perte de mémoire. Les volontaires étaient des personnes sujettes au mal des transports.
"Nous sommes très satisfaits des résultats de l'étude SENS-111-202 et impatients de les présenter prochainement à la communauté scientifique et médicale" s'est félicitée Nawal Ouzren, la directrice générale de Sensorion. "Cette avancée majeure dans le développement du Séliforant renforce notre conviction que notre candidat médicament a le potentiel de devenir un traitement clé du vertige aigu, sans effet indésirable de sédation comparé au standard de soin". Les spécialistes devront donc patienter encore un peu avant le détail des résultats, au-delà du fait que le principal objectif a été atteint.
Résultats complémentaires d'efficacité pour l'année prochaine
L'étape suivante pour le composé sera la publication des résultats dans un autre essai mesurant cette fois directement l'efficacité du séliforant dans le cas de crises réelles de vertiges sévères.
Ces données sont maintenant attendues au second semestre 2019, soit près d'un an plus tard que ce qui était prévu au départ. En effet, le processus de recrutement s'est révélé plus difficile qu'anticipé puisque les critères de cet essai excluent les patients déjà médicamentés. Or, les personnes subissant un AUV sont souvent adressées directement aux urgences avant que les investigateurs puissent proposer ce nouveau traitement. D'où un nombre de patients éligibles assez réduit, ce qui a amené Sensorion à ouvrir des centres supplémentaires en Europe de l'Est et en Israël, en plus des Etats-Unis, de l'Europe et de la Corée du Sud.
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