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Shell: la Bourse ne redoute par l'OPA sur BG Group.

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(CercleFinance.com) - Shell frappe un grand coup : la major anglo-néerlandaise propose près de 70 milliards de dollars pour racheter BG Group, l'ex-division Exploration et production de British Gas. L'opération devrait être relutive à partir de

(CercleFinance.com) - Shell frappe un grand coup : la major anglo-néerlandaise propose près de 70 milliards de dollars pour racheter BG Group, l'ex-division Exploration et production de British Gas. L'opération devrait être relutive à partir de 2017. Elle sera suivie de rachat d'actions afin de limiter le dilution liée à l'offre en titres, et la politique de dividende s'annonce inchangée. Qu'en pensent les analystes ?

La taille de l'opération est le premier élément qui retient l'attention : 'il s'agit de la plus importante acquisition jamais réalisée par Shell, ainsi que du plus gros 'deal' dans le secteur depuis 1998, quand Exxon a racheté Mobil', relève Société Générale.

En outre, la fusion va accroître la production de Shell de 20% et ses réserves de 25%, ajoute SG comme Citigroup, qui note que ratio de remplacement des réserves à un horizon de trois ans de Shell est de 76%, mais de 158% pour BG Group : 'la première société se contracte, la seconde croît'. Bref, Shell achète de la croissance.

De plus, le rapprochement 'repositionne Shell dans la partie basse de la courbe des coûts' des gisements, un point positif pour les marges dans un contexte de de prix du baril déprimé.

Le groupe anglo-néerlandais va aussi renforcer sensiblement son poids sur le marché dynamique du gaz naturel liquéfié (GNL): selon Credit Suisse, l'ensemble Shell-BG Group concentrait en 2014 quelque 45 millions de tonnes sur un marché évalué à 250 millions de tonnes. Soit deux fois l'importance du concurrent suivant.

Quid du prix payé ? En effet, l'offre de Shell, soit environ 1.300 pence par action BG Group, présente une prime voisine de 50% sur le dernier cours précédant l'annonce de l'opération. Ce qui est jugé bien cher chez Credit Suisse.

Cependant, on peut aussi relever plus des deux tiers du prix total seront payés non en espèces, mais en actions Shell de classe B. Il est donc possible que le ratio d'endettement de Shell, l'un des plus bas avant l'annonce de l'opération, reste inférieur à 30% lorsque l'opération sera bouclée, a priori en 2016.

Peut-on envisager de mauvaises surprises ? Etant donné la prime payée, aucune surenchère n'est attendue par les spécialistes. Reste que l'obtention des autorisations réglementaires prendra du temps, et que l'incertitude quant au prix final durera tant que l'OPA n'aura pas été réalisée.

Du côté des craintes, Credit Suisse se demande si Shell arrivera à donner la cohérence nécessaire à son nouveau périmètre, d'autant que des cessions d'actifs sont en cours? Le bureau d'études redoute aussi les risques d'exécution inhérents à toute acquisition. Une hypothèse repoussée par Société Générale : 'cette acquisition est trop importante pour que Shell la laisse échouer'.

Au final, Société Générale et Credit Suisse restent à l'achat sur la valeur, en visant respectivement 2.500 et 2.250 pence. Citigroup reste neutre, avec un objectif de 2.150 pence.

Bref, si Credit Suisse a réduit sa cible, aucun des trois bureaux d'études n'a abaissé son conseil et les objectif restent supérieurs aux cours actuels. A Amsterdam, si l'action A de Shell a perdu 4,4% hier lors de l'année, elle redresse la tête ce matin.

Quid des fondamentaux ? Avec son PER 2016 de 11,5, Shell est aussi la moins valorisée des majors européennes (en excluant l'autrichienne OMV), avant Total (12,2 fois). Et ce alors que son rendement, actuellement dans la zone des 6%, est le plus élevé des valeurs considérées. Notons que depuis le début de l'année, l'action Royal Dutch n'a pratiquement pas bougé et est donc en retard sur celles de Total, Eni, BP et Statoil, qui ont pris entre 11 et 16%.

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