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Shell: lanterne rouge de l'AEX après son avertissement.

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(CercleFinance.com) - Royal Dutch Shell indique ce matin, en prélude aux résultats annuels 2013 qui seront dévoilés le 30 janvier, que 'les chiffres du 4e trimestre (T4) (...) sont attendus en baisse significative par rapport au niveau de rentabi

(CercleFinance.com) - Royal Dutch Shell indique ce matin, en prélude aux résultats annuels 2013 qui seront dévoilés le 30 janvier, que 'les chiffres du 4e trimestre (T4) (...) sont attendus en baisse significative par rapport au niveau de rentabilité précédemment constaté, étant donné les prix actuels du gaz et du pétrole et les conditions de marché de l'aval'. Notons que Ben van Beurden, tout nouveau directeur général, entend redresser la barre.

En Bourse d'Amsterdam, l'action 'zone euro' du groupe pétrolier binational dérape de 2,5% à 25,7 euros et tient ainsi le rôle de lanterne rouge de l'indice AEX 25, qui ne perd que 0,1%.

La major pétrolière anglo-néerlandaise indique que le bénéfice du T4 2013, selon les coûts actuels des approvisionnements (dit CCS) et hors éléments exceptionnels, s'annonce aux environs de 2,9 milliards de dollars. En cause : des frais d'exploration plus élevés, une production en baisse, une faible conjoncture dans l'aval (raffinage et distribution) où les volumes reculent.

Au T3 2013, ce chiffre était de 4,5 milliards de dollars (- 32% sur un an), et de 16,6 milliards de dollars sur neuf mois (- 16%).

Sur l'ensemble de 2013, le résultat net CCS et hors exceptionnels s'annonce donc à 19,5 milliards de dollars, contre 25,1 milliards en 2012 et 24,7 milliards en 2011.

Par branche, les résultats de l'Amont seraient en recul de 24,9% à 15,1 milliards sur l'ensemble de l'exercice (dont - 48% au T4), quand dans l'Aval ils baisseraient de 16,7% à 4,5 milliards (dont - 58,3% au T4).

Dans l'Amont, les opérations de maintenance ont pris plus de temps que prévu, et la production a reculé. En outre, des dépréciations de 700 millions de dollars seront passées en raison notamment de la dépréciation d'actifs dans la branche Amont (exploration et production). Sur l'exercice, les dépréciations atteindraient 2,7 milliards environ, principalement en raison de l'Amont.

En outre, le cash-flow opérationnel reculerait de 46,1 à 40,4 milliards de dollars entre 2012 et 2013, quand les investissements nets décolleraient de 29,8 à 44,3 milliards.

Le groupe indique aussi que son 'gearing' (dette nette / fonds propres) serait de 16% à fin décembre dernier, contre 9,8% un an plus tôt.

En poste depuis le début de l'année après le départ de Peter Voser, le tout nouveau directeur général Ben van Beurden a déclaré que 'la performance réalisée en 2013 n'est pas celle que j'attends de Shell. Nous allons désormais mettre l'accent sur les résultats financiers, une meilleure allocation du capital et le renforcement continu de notre performance opérationnelle et du développement des gisements'.

Chez Bernstein, les analystes soulignent le caractère inhabituel d'une telle préannonce des résultats et indiquent qu'au T4 2013, la rentabilité du groupe 'est retombée à ses plus bas niveaux depuis le T4 2009'.

Ils soulignent aussi le 'croisement' du cash-flow opérationnel et des dépenses nettes en capital, le premier devenant inférieur aux secondes et entraînant donc un 'cash burn' de quatre milliards de dollars en 2013.

'Pour atteindre les objectifs 2012/2015 fixés en la matière, selon les prévisions fournies en janvier 2013, le groupe doit maintenant augmenter son cash-flow de 20% et réduire ses investissements de 25%' entre les périodes 2014-2015 et 2012-2013, calculent les analystes.

Scénario alternatif : ne réduire les investissements 2014-2015 de 10%, en prenant en compte les 15 milliards de cessions programmées.

'Quoi qu'il en soit', ajoute Bernstein, 'après les maigres résultats constatés ces trois derniers trimestres, la pression qui s'exerce sur la direction est maintenant réelle', concluent les spécialistes.

Le conseil du courtier sur le titre Shell reste neutre, à 'performance en ligne', avec un objectif de cours de 25 euros sur le titre coté à Amsterdam.

Sur Total, Statoil, et Eni, BG Group et Galp, Bernstein est en revanche à 'surperformance'.

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