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TESLA INC.

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Tesla inc. : Si la SEC demande le départ de Musk, le titre Tesla perdra 20% selon JP Morgan

mardi 26 février 2019 à 17h28
Elon Musk et Tesla risquent gros après un nouveau tweet polémique

(BFM Bourse) - Le gendarme boursier américain a accusé le fantasque fondateur et patron de Tesla d'avoir violé les termes de l'accord à l'amiable conclu en octobre dernier qui était censé empêcher tout tweet intempestif d'Elon Musk pouvant influer sur le cours de l'action du constructeur. Ce nouvel écart de conduite pourrait coûter très cher à Tesla.

Elon Musk contre la SEC : épisode 2. Entre le gendarme de la Bourse américaine et le truculent fondateur du constructeur automobile de voitures électriques, tout a commencé le 7 août dernier. Ce jour-là, un tweet (déjà) du milliardaire d'origine sud-africaine avait provoqué l'ire de l'autorité américaine. En quelques mots postés sur son compte aux 24 millions d'abonnés, Elon Musk expliquait alors qu'il envisageait un retrait de la cote et un rachat des titres Tesla à 420 dollars par action, assurant au passage que le financement de cette opération, soit près de 50 milliards de dollars au prix évoqué. Prenant de court les (nombreux) vendeurs à découvert sur le constructeur très endetté, cette annonce avait fait bondir le titre de 11% avant que celui-ci soit suspendu de cotation pendant un quart d'heure.

Deux jours plus tard, la SEC diligentait une enquête pour "manipulation de cours", la SEC voulant savoir si ces informations étaient bien réelles. Et si le célèbre patron opérait finalement un revirement spectaculaire et annonçait abandonner ce projet "en raison des commentaires des actionnaires", la SEC décidait tout de même d'attaquer le fantasque patron en justice pour fraude, qualifiant ses tweets de "mensongers et trompeurs". Une procédure qui allait déboucher sur un accord à l'amiable entre les deux parties, ce dernier prévoyant qu'Elon Musk quitte la présidence du groupe mais en conserve la direction opérationnelle, un compromis qui rassurait alors les investisseurs et faisant s'envoler le titre (+17% en une séance) alors que l'action Tesla avait cédé plus de 40% de sa valeur depuis début octobre.

Selon cet arrangement conclu entre les deux parties et validé par la justice américaine était également, toute déclaration d'Elon Musk sur les réseaux sociaux devait, à présent, être préalablement approuvée par le groupe. Loupé, l'impulsif patron n'aura pas tenu six mois avant d'enfreindre les règles qu'il s'était engagé à respecter.

Le tweet qui risque de coûter cher à Musk et Tesla

Mardi dernier, le dirigeant du constructeur interpellait de nouveau la communauté financière sur Twitter en postant un message dans lequel il affirmait que Tesla allait produire 500.000 voitures en 2019, quand le groupe ne parlait jusqu'ici que d'environ 400.000 unités du fait de problèmes de production rencontrés par son Model 3. Quatre heures plus tard, le milliardaire, de nouveau via le réseau social, rectifiait le tir : "Je voulais dire que le taux de production annualisé à la fin de 2019 serait probablement d'environ 500.000 (unités), c'est-à-dire 10.000 voitures par semaine. Les livraisons pour cette année demeurent attendues à environ 400.000" unités, indiquait-il.

Il n'en fallait pas plus pour que la puissante SEC lance une nouvelle action à son encontre. "Le 19 février 2019, M. Musk a tweeté "Tesla a produit zéro voiture en 2011 mais en produira environ 500.000 en 2019". M. Musk n'a ni cherché ni obtenu d'approbation pour la publication de ce tweet qui était inexact et a été diffusé auprès de plus de 24 millions de personnes" avance ainsi la SEC, ajoutant qu'il avait "par conséquent violé le jugement final en faisant très exactement ce que les termes du jugement devaient empêcher". Toujours taquin, Elon Musk répliquait, toujours sur Twitter, en se moquant de l'agence fédérale : "La SEC a oublié de lire le transcript des résultats de Tesla, qui dit clairement 350.000 à 500.000. C'est la honte", postait-il sur le réseau social.

Ses conseils ont aussi souligné, selon les documents remis au tribunal, que le dirigeant estimait ne pas avoir besoin d'autorisation de tweeter cette information qui, selon lui, reprenait des choses dites lors de la conférence téléphonique avec des analyses et la presse sur les résultats financiers de Tesla, qui s'est tenue le 30 janvier. "Pas crédible" pour la SEC qui l'accuse de n'avoir jamais eu l'intention de respecter l'accord du 16 octobre. Le dossier est désormais entre les mains du juge et Elon Musk risque gros, la justice américaine n'étant généralement pas tendre envers les récidivistes, encore moins lors que les affaires impliquent la crédibilité des marchés financiers. Si le patron de Tesla tentait de calmer le jeu en publiant un second tweet lundi soir dans lequel il faisait part de son "respect" pour les juges, l'action du constructeur reculait de 3,6% après Bourse.

Sauf que là encore, l'imprévisible patron n'aura pas tempéré ses ardeurs bien longtemps puisqu'il postait un nouveau tweet accusateur mardi matin, en affirmant qu'il y avait "quelque chose de cassé avec la supervision de la SEC".

Si la SEC réclame son éviction, le titre pourrait perdre un cinquième de sa valeur

Si le repli du titre Tesla est limité mardi dans les premiers échanges à Wall Street mardi (-1,3% vers 16h45, soit un peu plus d'une heure après l'ouverture du marché new-yorkais), celui-ci pourrait être d'une ampleur toute autre si la SEC demande de nouveau le départ d'Elon Musk. De fait, selon l'analyste de JP Morgan Ryan Brinkman, le titre du constructeur de la Silicon Valley pourrait potentiellement abandonner 20% de sa valeur si cette hypothèse venait à se réaliser. "Il est difficile de juger la probabilité de la résurgence du scénario du pire (...) mais d'un autre côté les allégations semblent cette fois moins graves (que l'an dernier)", écrit-il dans une note. Il n'en reste pas moins que, comme le soulignent les analystes de Wedbush, "ce dernier tweet pourrait potentiellement ramener une tornade d'incertitudes au premier plan dans l'histoire de Tesla", alors qu'ils imaginaient qu'avec l'accord conclu en octobre, "ce nuage noir était dans le rétroviseur du groupe".

Dane Butswinkas, le conseiller juridique de Tesla recruté il y a deux mois dans le cadre de l'arrangement avec la SEC, a démissionné au lendemain du tweet polémique. Un départ qui est loin d'être un cas isolé puisque l'entreprise est confronté depuis des années à un exode massif de ses dirigeants, qui s'est encore accentué récemment. Dernier en date et non des moindres, le départ du directeur financier Deepak Ahuja fin janvier dernier, annoncé, à la stupeur générale, en fin de conférence téléphonique de présentation des résultats aux analystes le 31 janvier dernier. Observateurs et analystes attribuent ces nombreux départs à la personnalité du PDG et aux conditions de travail trop intenses qu'il impose à ses collaborateurs. Avec ce nouvel épisode, le navire Tesla n'a semble-t-il pas fini de naviguer en eaux troubles...

Quentin Soubranne - ©2024 BFM Bourse
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