BFM Patrimoine
Placements

Sika: appelle à un 'dialogue constructif' avec Saint-Gobain.

BFM Patrimoine
(CercleFinance.com) - Nouveau rebondissement dans l'affaire Sika/Saint-Gobain : le management du chimiste suisse des matériaux, qui dans un premier temps a désapprouvé - contre l'avis de ses propres actionnaires familiaux - sa prise de contrôle p

(CercleFinance.com) - Nouveau rebondissement dans l'affaire Sika/Saint-Gobain : le management du chimiste suisse des matériaux, qui dans un premier temps a désapprouvé - contre l'avis de ses propres actionnaires familiaux - sa prise de contrôle par le français Saint-Gobain, appelle à la reprise des pourparlers. Lors d'une journée investisseurs organisée ce jour à Londres, la direction de Sika se déclare maintenant “ouverte à un dialogue constructif” afin d'amender l'offre de Saint-Gobain, qui pour l'heure n'a pas réagi.

Alors que le CAC 40 recule de 0,8% ce matin à la Bourse de Paris, l'action Saint-Gobain perd 1,2% à 33,1 euros. A l'inverse à Zurich, le titre Sika prend 3,9% à 3.069 francs suisses quand l'indice SMI se replie de 0,6%.

Pour mémoire, le 5 décembre dernier, Saint-Gobain et la famille fondatrice de Sika, les Burkard-Schenker, ont contacté la direction de Sika en vue du rachat par le groupe français de la société de portefeuille Schenker Winkler Holding AG. Aux mains des Burkard-Schenker, ce holding contrôle 16,1% du capital et 52,4% des droits de vote de Sika. Prix envisagé: 2,75 milliards de francs suisses (2,3 milliards d'euros environ).

Mais après des discussions préliminaires, les instances dirigeantes de Sika ont, le 8 décembre, désapprouvé ce projet. 'Le conseil d'administration n'identifie pas la logique industrielle de l'opération, ni de synergies significatives pour Sika', a déclaré ce dernier, craignant même que ce rapprochement partiel (sans OPA sur le solde du capital) ne détruise de la valeur.

Manifestement mécontents des dirigeants de Sika, les Burkard-Schenker ont exigé, le 10 décembre, la tenue d'une AG extraordinaire destinée à débarquer trois administrateurs sur neuf, dont le président, afin vraisemblablement de prendre le contrôle de l'instance.

Aujourd'hui, la direction de Sika indique qu'aucun échange n'a eu lieu depuis lors avec Saint-Gobain, mais elle souhaite que les pourparlers reprennent sur un mode “constructif”. Depuis Londres, elle argumente les raisons pour lesquelles 'elle ne peut soutenir l'opération telle qu'elle a été proposée' : d'une part, même si Saint-Gobain prenait le contrôle de Sika, il resterait en Bourse un flottant représentant 84% du capital, ce qui 'change fondamentalement la nature de l'investissement' dans Sika.

Sika estime aussi que l'opération présente 'des conflits d'intérêt à tous les niveaux' (actionnaires, conseil d'administration, direction opérationnelle). Elle compliquerait aussi l'organisation de Sika, ce qui serait de nature à en ralentir la croissance, d'autant que les synergies avec Saint-Gobain semblent 'significativement limitées'.

Et la direction de Sika d'asséner : 'l'intégration effective et efficace des deux entreprises n'est pas possible selon le schéma actuellement envisagé', les éléments négatifs lui semblant supérieurs aux facteurs positifs.

Sika indique aussi que l'opération ne va pas de soi pour les actionnaires de Saint-Gobain, notamment du point de vue de la relution sur les bénéfices, qui apparaît 'mineure' même en tenant compte des synergies 'agressives' envisagées par le groupe français. Les fortes chutes en Bourse des actions Sika et Saint-Gobain leur semblent refléter les doutes des actionnaires.

Cela étant, la direction de Sika se déclare 'ouverte à un dialogue constructif' avec Saint-Gobain afin par exemple de corriger les 'défauts évidents' de la transaction proposée, de ne pas pénaliser sa croissance, et de concrétiser des synergies. A cette heure, Saint-Gobain n'a pas réagi. A suivre.

Copyright (c) 2014 CercleFinance.com. Tous droits réservés.

Cercle Finance