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Une victoire de Le Pen coûterait plus à Société générale qu'à BNP Paribas

La Société générale a plus à craindre d'une victoire de Marine Le Pen.

La Société générale a plus à craindre d'une victoire de Marine Le Pen. - GUILLAUME SOUVANT / AFP

Selon Citigroup, la Société générale est la banque française la plus exposée à un sévère plongeon en Bourse en cas de victoire de la présidente du Front National le 7 mai prochain.

Les banques françaises doivent-elles craindre une victoire de Marine Le Pen à la présidentielle ? Dans une note parue ce mercredi, Citigroup répond par l’affirmative, affirmant que la valorisation boursière des banques hexagonales pourrait diminuer d’un quart en cas d’accession à l’Élysée de la présidente du Front national. Et pour cause, une sortie de l’euro, telle qu’elle est prônée par la candidate frontiste, risquerait de déclencher une série d’événements (dévaluation du franc, explosion de la dette, etc.) qui handicaperaient les banques françaises (fuite massive de capitaux, difficultés à trouver des liquidités, etc.).

Mais Citigroup précise surtout que certaines banques pourraient s’en tirer mieux que d’autres. C’est le cas de BNP Paribas qui serait la banque la moins exposée aux risques, contrairement à la Société générale qui aurait le plus à perdre en cas d’élection de Marine Le Pen, le cours de son action étant susceptible de dégringoler de 38% par rapport au cours de clôture enregistré mardi. La baisse se limiterait à 23% pour BNP.

Une banque davantage dépendante des réactions des marchés

Plusieurs raisons peuvent expliquer la plus grande vulnérabilité de la Société générale par rapport à son concurrent. D’abord parce qu’avec un bénéfice de 7,7 milliards en 2016, la solidité financière de BNP semble plus affirmée que celle de la Société générale (3,3 milliards de bénéfices).

Ensuite parce que la Société générale est plus active dans la "banque d’investissement" ce qui l'expose davantage aux évolutions des obligations souveraines et, plus largement, aux mouvements du marché que la BNP, dont l'activité banque de détail est plus conséquente. La Société générale risquerait dès lors de se retrouver avec un fardeau de titres de dette française dont la valeur sur les marchés sera bien moindre une fois Marine Le Pen élue.

Les banques françaises subissent d'ailleurs déjà les effets de la campagne présidentielle. Selon Citigroup, ces dernières sous-performent de 5% par rapport à leurs homologues européennes. En cause notamment, les déboires de François Fillon empêtré dans l’affaire Pénélope qui laissent planer, voire renforce, la possibilité de voir Marine Le Pen succéder à François Hollande.

Paul Louis