Société Générale subit le déclin de ses revenus au premier trimestre

Société Générale chutait lourdement vendredi à la Bourse de Paris, pénalisée par un déclin général de ses recettes au premier trimestre, la banque annonçant en outre d'importants changements à sa direction.

A 16h30, l'action Société Générale dévissait de 6,2% à 42,11 euros, soit la plus forte baisse parmi les valeurs du CAC 40.

La banque rouge et noire a commencé l'année avec des résultats sans éclat, largement éclipsés par des changements à sa direction, et la promesse de rapidement solder deux litiges: Libor et fonds souverain libyen

Elle a vu son produit net - équivalent du chiffre d'affaires - reculer de 2,8% à 6,3 milliards d'euros au premier trimestre. Certes, le bénéfice net progresse de +13,8% à 850 millions d'euros, mais en trompe-l'oeil: il avait baissé un an plus tôt sous le coup d'un élément exceptionnel.

Au premier trimestre 2017, Société Générale avait passé une lourde charge associée au règlement d'un litige avec le fonds souverain libyen, qui avait coûté près d'un milliard d'euros à la banque à la suite de poursuites pour corruption.

Ce contentieux, qui est encore instruit aux Etats-Unis au pénal et fait l'objet en France d'une enquête du parquet national financier, jette une nouvelle fois son ombre sur l'actualité de la banque ce trimestre, quoique cette fois avec l'espoir de tourner la page. 

Performance décevante

Par métier, le déclin général des recettes est notamment lié à un fort repli sur les activités de marchés, très exposées au dollar, qui pâtissent de l'affaiblissement persistant du billet vert au premier trimestre.

Société Générale souffre aussi sur la banque de détail, toujours confrontée à de faibles taux d'intérêt qui limitent la marge de manoeuvre de la banque.

Quant au troisième pôle d'activités du groupe, qui rassemble banque de détail à l'international et activités comme l'assurance, il a moins tiré les résultats que lors des derniers trimestres: il enregistre une petite hausse des recettes et une stagnation du bénéfice net.

Un point positif cependant, la banque a considérablement réduit son coût du risque, c'est-à-dire les provisions pour faire face aux impayés.

Société Générale publie "une performance décevante au premier trimestre", estiment dans une note les analystes de Jefferies, pointant du doigt un chiffre d'affaires en baisse pour sa division banque de financement et d'investissement.

Gros remaniements à la direction

Par ailleurs, "le changement inattendu de direction n'est pas utile à ce stade" et il n'y a pas de "finalisation du litige", pointe le courtier.

Le groupe bancaire a en effet annoncé jeudi de gros changements à sa tête, dont le remplacement de son directeur général délégué en charge des marchés, Didier Valet, qui avait démissionné soudainement en début d'année. Il sera remplacé par Séverin Cabannes, autre directeur général délégué qui était en charge des questions de conformité.

A cela s'ajoute le départ du troisième directeur général délégué, Bernardo Sanchez-Incera, qui chapeautait la banque de détail. Il laisse ses responsabilités à Philippe Aymerich, actuel directeur de la filiale Crédit du Nord, pour les activités françaises, et au directeur financier Philippe Heim, pour l'international. 

Elément de stabilité, le directeur général Frédéric Oudéa, à la tête du groupe depuis 10 ans, a, lui, vu le conseil d'administration se prononcer pour son renouvellement jusqu'à 2023.

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François Berthon avec AFP