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Taux: dégradation sur Bunds et OAT, détente TBonds et bonos.

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(CercleFinance.com) - Cette séance de lundi restera marquée par plusieurs déclarations quelque peu alarmiste de 3 figures emblématiques de Wall Street sur la valorisation des marchés obligataires, à commencer en début d'après-midi par celles

(CercleFinance.com) - Cette séance de lundi restera marquée par plusieurs déclarations quelque peu alarmiste de 3 figures emblématiques de Wall Street sur la valorisation des marchés obligataires, à commencer en début d'après-midi par celles de Warren Buffet (qui fête ses 50 ans à la tête de Berkshire Hathaway) et de son complice et associé de toujours, Charlie Munger.

Ce dernier se déclare très nerveux à propos de la politique d'injection monétaire pratiquée massivement par la FED puis désormais la BCE: 'il s'agit d'un tour de prestidigitation dont personne ne connait le résultat final et dont il très difficile d'interrompre le déroulement'.

Warren Buffet ajoute que les taux restent très bas aux Etats Unis et qu'il sera très difficile de les normaliser tandis qu'en Europe, la BCE a rendu les taux négatifs: 'et pourtant les créanciers se précipitent pour prêter de l'argent qui ne leur rapporte rien, c'est une situation assez étrange'.

Le sentiment que les actions sont 'peu chères' dépend étroitement de niveaux de taux très bas actuellement, lesquels ne semblent pas refléter le niveau de croissance anticipé au cours des prochains trimestres.

Bill Gross, le stratège de Janus capital (qui fut le gérant de Pimco, le plus puissant fond obligataire jusqu'en 2013) se montre encore plus dubitatif sur l'avenir des marchés de taux : le 'supercycle' de hausse qu'ont connu les marchés d'actions et obligataires touche à sa fin'.

Il explique que la 'tentative des grandes banques centrales de remédier à la crise de la dette avec encore plus de dette arrive à son terme et
cela mettra fin à un rallye haussier qui a duré 35 ans'.

Mais plutôt que de prédire un retournement brutal (un épisode correctif de type juin 2013), il dit s'attendre à un lent dégonflement... alors que 10 jours auparavant, il qualifiait la vente du Bund allemand de 'short du siècle' (l'emprunt de référence 2025 venait de tester 0,05% le 17 avril et le '9 ans' allemand s'était inscrit quelques instants en territoire négatif, pour le symbole).

Le 'Bund' continue bel et bien de se dégrader ce lundi: il voit son rendement se tendre de 5Pts de base à 0,416% et franchir le seuil des 0,40% pour la 1ère fois depuis le 7 mars dernier et celui des 0,41% pour la 1ère fois depuis le 23 janvier.

Les OAT françaises ne sont pas mieux loties avec une tension de 6Pts de base à 0,692% (les 0,71% ont été testés ce matin, le pire niveau intraday depuis le 21 janvier) et le '10 ans' belge qui suit le '10 ans' français comme son ombre a également culminé à 0,71% avant de se tasser légèrement à 0,685% (+5,5Pts de base).

Plus au Sud, l'appétit pour le risque est en revanche de retour avec des 'bonos 'espagnols (de maturité 2025) qui se détendent de 4Pts à 1,4660% et des BTP italiens un peu moins étincelants avec -1,5Pt de base à 1,49%.
Le '10 ans' grec connait également une embellie à 10,69% contre 10,72% suite au déferlement de déclarations rassurantes qui évoquent des concessions de la part d'Athènes ce weekend, de la volonté d'aboutir de toutes les parties concernées... sans oublier la confiance affiché par Vitor Constancio, le vice-président de la BCE qui déclare être 'absolument persuadé que le scénario du pire sera évité' et que 'la BCE est bien protégée contre d'éventuelles pertes dans le cas, improbable, d'un 'Grexit'.

Pendant ce temps, les T-Bonds US se redressent à contre courant du 'Bunds' avec un rendement de 2,09% (contre 2,135% ce matin à New York) et le 'spread' se contracte de 5Pts à 168Pts contre 175Pts jeudi soir (pour clôturer le mois de mai).
Sur le front macroéconomique, les nouvelles ne sont pas bonnes concernant la France avec une chute de l'indice PMI manufacturier d'avril vers 48 contre 48,8 précédemment, ce qui confirme le décrochage industriel par rapport à l'Allemagne dont le PMI définitif d'avril est revu à la hausse de 51,9 vers 52,1.
Aux Etats Unis, les commandes aux entreprises ont rebondi au mois de mars -c'était attendu après les -0,1% de février- mais moins que prévu, à +2,1% contre +2,4% anticipé mais les commandes de biens durables (automobile, utilitaires, aéronautique) ont grimpé de +4,4%.

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