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Tod's: forte baisse des semestriels, le titre perd 11%.

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(CercleFinance.com) - Dérapant de 11,3% ce matin à la Bourse de Milan, l'action du chausseur italien Tod's paie cher la publication, hier soir, de comptes semestriels aussi médiocres que décevants. Alors que l'indice milanais FTSE Mib reste neutr

(CercleFinance.com) - Dérapant de 11,3% ce matin à la Bourse de Milan, l'action du chausseur italien Tod's paie cher la publication, hier soir, de comptes semestriels aussi médiocres que décevants. Alors que l'indice milanais FTSE Mib reste neutre, l'action Tod's, qui en fait partie, dérape de 111,3% à 75,3 euros et en constitue la “lanterne rouge”.

Au terme du premier semestre, le groupe italien a fait état d'un chiffre d'affaires de 477,7 millions d'euros, soit une baisse à changes courants (- 2,7%) après + 0,1% au 1er trimestre.

Pire : à changes constants, la hausse de 2,2% constatée durant le premier quart de l'année fait place à une baisse de 0,5% sur l'ensemble du semestre, dénotant d'une nette aggravation au 2e trimestre.

Si ses marques Tod's (+ 0,8% à 290,2 millions d'euros) et Roger Vivier (+ 5% à 59,8 millions) parviennent, hors changes, à rester dans le vert sur le semestre, les autres comme Hogan (- 5,8% à 104,5 millions) et Fay (- 4,9% à 22,8 millions) reculent. Ces contreperformances sont attribuéees à la rationalisation de la distribution de ces deux dernières marques (de la vente de gros vers le détail, où les marges sont plus élevées), et aussi à leur forte exposition à l'Italie.

Le résultat opérationnel se contracte vivement de 25% à 81,1 millions d'euros, soit une marge en forte baisse de cinq points de pourcentage, à 17%. Le résultat net part du groupe suit dans des proportions similaires (- 25,8% à 56,1 millions d'euros).

PDG de Tod's, Diego Della Valle évoque un 'environnement difficile', mais n'en maintient pas moins le programme de développement du groupe, qui comprend notamment le déploiement de points de vente et l'augmentation des capacités de production 'pour répondre à une demande en hausse'.

La constitution d'un réseau de distribution en propre coûte cher, notamment en dépenses de communication et de ressources humaines (34 millions d'euros d'investissements ont été réalisés sur le semestre, chiffre en hausse de 53% sur un an), mais il sera à terme porteur pour la croissance et les marges, estime la direction. 'Nous pensons qu'il est justifié d'accorder la priorité à notre plan de développement à moyen terme et que cette décision portera ses fruits dans un futur proche', a ajouté Diego Della Valle.

M. Della Valle ajoute que le premier retour des clients sur sa collection Automne/Hiver est 'très encourageant' et que la performance de l'année peut être envisagée de manière positive.

La position de trésorerie nette reste confortable, avec 113,9 millions d'euros à fin juin.

Chez UBS, les analystes soulignent ce matin que le résultat opérationnel s'est révélé nettement inférieur à ses prévisions (91,1 millions d'euros). En cause : des ventes à magasins comparables bien plus négatives que prévu, une décélération en Chine, et des frais généraux en hausse, à cause notamment à la première organisation d'un défilé de mode. La tendance pourrait s'améliorer au 2e semestre, mais les analystes conseillent toujours de vendre le titre et ont abaissé leurs prévisions bénéficiaires (4,06 euros par action en 2014, puis 4,48 euros en 2015) et donc leur objectif de cours de 84 à 80 euros.

Aurel BGC constate de son côté qu'après un 'mauvais' 1er trimestre, 'la dégradation de la performance opérationnelle est encore pire que prévu au 2e trimestre'. Si la direction s'attend à une reprise au 2e semestre, 'nous attendrons que ces premiers signaux encourageants se matérialisent vraiment par une réelle inflexion de tendance (...) pour changer notre opinion sur la valeur'.

En attendant, le conseil de 'vendre' le titre reste de mise, la cible chutant de 90 à 80 euros.

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