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Uber : une introduction en Bourse record malgré les doutes

Un chauffeur Uber

Un chauffeur Uber - AFP

L'action du géant du VTC, qui entrait à Wall Street ce vendredi, a terminé en baisse de 7,8 % pour sa première séance de cotation : 41,52 dollars à la clôture alors que le prix d'introduction, déjà dans le bas de la fourchette, était de 45 dollars.

C’est sans conteste l’introduction en bourse la plus attendue de l’année. Uber a fait ses premiers pas à Wall Street, ce vendredi, sur une base de valorisation impressionnante : un peu plus de 82 milliards de dollars.

Une somme phénoménale qui reste pourtant dans la fourchette basse des prévisions. En octobre dernier, le Wall Street journal évoquait le chiffre ahurissant de 120 milliards de dollars, en se basant sur les propositions des banques américaines Goldman Sachs et Morgan Stanley. Cela aurait alors été la plus grosse introduction en Bourse dans le secteur des technologies, devant Facebook (104,2 milliards) en 2012 et largement devant Google (23 milliards), en 2004.

Sauf que Lyft est passé par là. Le concurrent d’Uber aux Etats-Unis lui a grillé la politesse en réalisant son IPO en mars dernier. Après une première journée flamboyante, l’euphorie est rapidement retombée. Introduit à 72 dollars sur le Nasdaq, le titre du rival a rapidement perdu pas mal de ses plumes. Son cours tournait autour de 55 dollars, avant les débuts d'Uber.

Mauvais timing

Un scénario qui rappelle que les valeurs technologiques tombent souvent de haut lors de leur introduction en bourse. On se souvient ainsi de Facebook qui a totalement raté son arrivée sur les marchés en 2012. Mais c’est aussi un mauvais timing pour Uber qui pâtit d’une baisse des marchés depuis le début de la semaine, après les déclarations de Donald Trump contre la Chine.

D’autant plus que nombre de ces géants du numérique ne sont toujours pas rentables. A commencer par Uber qui perd régulièrement de l’argent. Le groupe enregistrait encore 1,8 milliard de dollars de perte d’exploitation l’année passée.

« Amazon des transports »

Pour tenter de rassurer les marchés, l’entreprise a opéré plusieurs virages et une réelle diversification de ses activités pour faire faire évoluer son modèle économique. Le groupe, qui a récemment racheté son concurrent au Moyen-Orient, Careem (pour 3 milliards de dollars), s’est lancé dans les trottinettes électriques et les vélos en libre-service. Il s’aventure aussi dans la logistique avec application Uber Freight qui met en relation chauffeurs routiers et entreprises. Un seul credo : devenir « l’Amazon des transports ».

Pour cela, Uber ne s’arrête pas aux deux ou quatre roues : avec un réseau de plus de 200.000 restaurants dans 500 villes, la livraison de plats à domicile Uber Eats s’est imposée comme la plus grande plateforme de ce genre hors de Chine.