(BFM Bourse) - Selon des informations dévoilées par Bloomberg, les négociations commerciales sino-américaines toucheraient au but. Les responsables américains seraient en train de préparer une version finale de l'accord qui pourrait être conclu dès la mi-mars. Les valeurs exposées au marché chinois flambent.
Selon des sources au fait de l'avancée des négociations, qui se sont confiées à Bloomberg, un accord commercial sino-américain n'a jamais été aussi proche. Les représentants américains seraient même en train d'en préparer une version finale, que Donald Trump et Xi Jinping pourraient signer dans les semaines qui viennent. "Les États-Unis visent désormais un nouveau sommet entre les deux présidents aussi tôt que mi-mars", indique la source à l'agence spécialisée dans l'information économique et financière, précisant que "le planning a été compliqué par la nécessité, pour Xi, de diriger le Congrès National du Peuple début mars, ainsi que par d'autres voyages à l'étranger prévus de longue date".
Pour autant, si les discussions semblent en bonne voie, rien n'est encore joué puisque c'est Donald Trump qui aura le dernier mot et que l'on connaît son caractère lunatique, comme l'a encore prouvé sa deuxième rencontre avec le dictateur nord-coréen cette semaine. Le président américain et Kim Jong Un ont consacré leur second tête-à-tête à l'épineux dossier de la dénucléarisation de la Corée du Nord mais la rencontre a tourné court, les deux camps se séparant sans la déclaration conjointe initialement prévue. Ce qui montre bien, comme l'affirme la source proche du dossier à Bloomberg, que Donald Trump peut décider de se retirer des négociations à tout moment s'il juge que l'accord n'est pas assez convaincant.
"Concernant la Chine, nous sommes en bonne voie de réaliser quelque chose de spécial. Mais nous verrons" a déclaré le président américain lors d'une conférence de presse à Hanoi jeudi. "Je suis toujours prêt à me retirer (des négociations) et n'ai jamais eu peur d'abandonner un accord, je le ferai aussi avec la Chine s'il le faut" a-t-il ajouté.
Des détails sur le potentiel futur accord
L'administration Trump a envoyé des signaux contradictoires en marge des négociations. Jeudi, le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin a déclaré que les deux pays travaillaient actuellement sur un document de 150 pages qui va se transformer en "accord très détaillé", même s'il reste beaucoup de travail, a-t-il averti. Dans la foulée, le conseiller économique de la Maison Blanche Larry Kudlow déclarait que les deux pays étaient sur le point de conclure "un pacte historique" qui contraindrait Pékin à couper les subventions à destination des entreprises contrôlées par l'État et à divulguer les interventions de sa banque centrale sur les marchés monétaires. "Les progrès ont été sensationnels" a-t-il ajouté, lors d'une interview à CNBC.Du côté de Robert Lighthizer, le représentant américain au Commerce, le ton est plus prudent. Mercredi, celui-ci déclarait en effet qu'il "restait beaucoup de travail à faire" et que "l'administration n'acceptera pas un accord qui n'inclue pas des changements structurels significatifs de l'économie chinoise actuellement contrôlée par l'État". Il a également souligné la nécessité de mettre en place un mécanisme coercitif qui permettrait aux États-Unis de prendre des mesures unilatérales à l'encontre de la Chine si celle-ci venait à rompre à l'accord.
Toujours selon la source de Bloomberg, les Chinois ont proposé aux États-Unis d'accroître sensiblement les achats de biens américains, à hauteur de 1.200 milliards de dollars supplémentaires sur les six années à venir alors qu'en 2017, selon les chiffres américains, la Chine n'a acheté "que" 130 milliards de biens américains. "Après plusieurs rounds de négociations en face-à-face, les deux parties sont désormais en contact très réguliers (par téléphone ou video-conférence) pour parvenir à dégager un accord dans les meilleurs délais" a encore précisé la source.
Le luxe et l'automobile à la fête
Ces dernières nouvelles en provenance du front commercial sino-américain rassurent les marchés mondiaux et le CAC évolue en nette hausse vendredi dans la matinée (+0,77% vers 11h). L'indice phare de la cote parisienne est portée, sans surprise, par les secteurs les plus exposés au marché chinois, luxe et automobile en tête. Kering et LVMH s'adjugent ainsi les deux meilleures performances de la matinée avec des progressions respectives de 3,2% et 2,7%, alors qu'Hermès croît aussi (+1,5%).Le secteur automobile est également à l'honneur puisque le marché automobile chinois est devenu, ces dernières années, le plus gros marché mondial. Valeo (+2,7%), Peugeot (+2,2%), Renault (+1,1%) et Michelin (+1,1%) surperforment tous le CAC tandis que, sur le SRD, les autres équipementiers réalisent également de jolies performances (+4,6% Faurecia, +4,4% pour Plastic Omnium et Maurel et Prom).