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UPDATE: Alstom étudie la vente de son pôle énergie à GE, Siemens améliore sa proposition

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-Alstom va étudier l'offre d'achat de son pôle énergie présentée par GE, d'un montant de 12,35 milliards d'euros -Alstom a reçu "une déclaration d'intérêt" de la part de Siemens -Siemens a renforcé mardi la composante en actifs fe

-Alstom va étudier l'offre d'achat de son pôle énergie présentée par GE, d'un montant de 12,35 milliards d'euros

-Alstom a reçu "une déclaration d'intérêt" de la part de Siemens

-Siemens a renforcé mardi la composante en actifs ferroviaires de sa proposition - source

-Le conglomérat allemand a relevé son offre pour tenter de contrer GE, selon une source proche du dossier

-Le gouvernement français "a été entendu" sur le dossier Alstom, estime le Premier ministre

-L'activité Transport d'Alstom resterait cotée à Paris

-Bouygues soutiendra la décision du conseil d'administration d'Alstom

-Alstom devra verser une indemnité de rupture représentant 1,5% du prix d'acquisition si la transaction ne se réalise pas

(Actualisation: informations supplémentaires sur le comité d'administrateurs indépendants, engagement à ne pas solliciter d'autres offres, déclaration d'intérêt de Siemens et informations de sources sur les projets du groupe allemand, réactions politiques, contexte et cours de Bourse)

PARIS (Dow Jones)--Le groupe d'ingénierie Alstom (ALO.FR) a annoncé mercredi qu'il allait étudier l'offre de 12,35 milliards d'euros présentée par General Electric (GE) pour le rachat de ses activités dans l'énergie. Cette décision donne une longueur d'avance au conglomérat américain face à son concurrent allemand Siemens (SIE.XE), qui n'a toutefois pas encore abandonné la course à la reprise d'activités représentant les trois quarts du chiffre d'affaires d'Alstom.

Le conseil d'administration du groupe français, qui s'est réuni mardi, a reconnu à l'unanimité "les mérites stratégiques et industriels" de l'offre de GE et a décidé de mettre en place un comité d'administrateurs indépendants, qui va procéder d'ici à la fin mai à un examen approfondi de l'offre de GE, "en tenant compte des intérêts de l'ensemble des parties prenantes, y compris ceux de l'Etat français". Ce comité sera dirigé l'ancien patron de PSA Peugeot Citroën, Jean-Martin Folz.

Suite à ces annonces, l'action Alstom s'inscrivait en forte hausse à la Bourse de Paris. Suspendue depuis la semaine dernière, la cotation du titre a repris mercredi. Vers 10h50, le titre s'adjugeait 8,8% à 29,38 euros.

L'offre est attractive, souligne la banque MainFirst Bank. Non seulement la valorisation est intéressante, mais la proposition laisse également attendre des synergies considérables et des créations d'emplois en France. "Nous serions étonnés que Siemens puisse la battre", ajoute-t-elle.

Siemens se fait plus généreux pour tenter de contrer GE

"Dans le cadre de cette offre ferme, Alstom ne pourra pas solliciter d'autres offres de la part de tiers pour l'acquisition de tout ou partie de ses activités Energie", a précisé Alstom, qui a toutefois reçu une "déclaration d'intérêt" du conglomérat allemand Siemens. Ce dernier "aura un accès équitable à l'information lui permettant, le cas échéant, de soumettre une offre ferme".

Selon une personne proche du dossier, Siemens a amélioré sa proposition de transaction croisée mardi soir après que le groupe français a annoncé préférer la proposition de GE. Siemens propose désormais à Alstom l'ensemble de ses activités ferroviaires et un montant en numéraire pouvant atteindre 11 milliards d'euros en échange du pôle énergie du groupe français, a indiqué la personne interrogée. L'industriel allemand n'avait initialement offert que sa branche spécialisée dans les trains à grande vitesse, pour la composante en actifs.

Un porte-parole de Siemens n'était pas disponible dans l'immédiat pour commenter.

Inquiétudes politiques en France

Evoquée depuis une semaine par les médias, le dépôt d'une offre de General Electric a suscité de vives réactions du monde politique, qui s'inquiète de la vente à l'étranger de l'essentiel des activités d'un fleuron industriel français et de ses conséquences, notamment sociales.

Le Premier ministre, Manuel Valls, a toutefois déclaré mercredi matin que le gouvernement "a été entendu" sur le dossier Alstom. Il s'est félicité "qu'aucune discussion exclusive" avec General Electric n'ait été engagée dans l'immédiat.

L'Etat aura son mot à dire sur la vente de la branche énergie d'Alstom, a par ailleurs affirmé mercredi le PDG de l'industriel français, Patrick Kron, très critiqué ces derniers jours par le ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg.

S'il n'est plus actionnaire d'Alstom depuis 2006, l'Etat français reste un grand donneur d'ordres d'Alstom en France, à travers des sociétés comme EDF (EDF.FR) et GDF Suez (GSZ.FR) dans l'énergie, la SNCF et la RATP dans les transports.

"L'opération se traduirait par une augmentation du nombre d'emplois dans les activités concernées par notre offre en France, avec un rééquilibrage en faveur des métiers de l'ingénierie et de la production", a de son côté tenu à souligner GE dans un communiqué séparé.

Selon Alstom, le périmètre de l'opération couvrirait les secteurs Thermal Power, Renewable Power et Grid, ainsi que les services centraux et partagés. Ces activités emploient 65.000 personnes et ont réalisé un chiffre d'affaires de 14,8 milliards d'euros lors de l'exercice clos le 31 mars 2013. Les résultats de l'exercice qui s'est achevé le 31 mars 2014 seront publiés le 7 mai.

Recentrage sur les transports

Une cession des activités d'Alstom dans l'énergie permettrait au groupe de "renforcer ses activités transport, leur donner le moyen d'un développement ambitieux, rembourser sa dette et redistribuer le solde à ses actionnaires".

La division Transport d'Alstom, qui resterait cotée à Paris, représente environ un quart de son chiffre d'affaires. "Piloté par son management actuel et avec Bouygues (EN.FR) comme un actionnaire de long terme, Transport sera parfaitement positionné pour saisir les opportunités de croissance", a affirmé Alstom dans son communiqué.

Le groupe Bouygues, premier actionnaire d'Alstom avec 29% du capital, s'est engagé à conserver ses titres tant que l'opération ne serait pas approuvée par les actionnaires et à soutenir la recommandation du conseil d'administration du groupe industriel.

En cas de non réalisation du projet de GE, Alstom devra verser au groupe américain une indemnité de rupture égale à 1,5% du prix d'acquisition.

-Valérie Venck, Dow Jones Newswires; valerie.venck@wsj.com

(Ambroise Ecorcheville et Jan Hromadko ont contribué à cet article)

(END) Dow Jones Newswires

April 30, 2014 05:11 ET (09:11 GMT)

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