UPDATE: Le PDG de Total assistera à une conférence en Russie malgré les tensions

(Actualisation: propos du PDG sur sa présence à une conférence en Russie, contexte, précisions sur le projet de GNL de Yamal)

PARIS (Dow Jones)--Le président-directeur général de Total (FP.FR), Christophe de Margerie, a confirmé vendredi qu'il avait l'intention d'assister à la conférence qui se tiendrait ce mois-ci à Saint-Petersbourg, en Russie, alors que d'autres chefs d'entreprises occidentaux éviteront l'événement en raison des tensions entre l'Occident et Moscou au sujet de l'Ukraine.

Le patron de la major pétrolière française a observé que sa participation à cette conférence n'avait rien d'exceptionnel, les activités du groupe en Russie n'étant pas affectées par les tensions liées à l'Ukraine ni par les sanctions prises par les Etats-Unis et l'Union européenne à l'encontre de certaines personnalités et sociétés russes, a déclaré le dirigeant à la presse en marge de l'assemblée générale de Total.

Un pays d'une importance cruciale pour la production

Le groupe pétrolier français, qui possède des activités en Russie depuis 1991, a réaffirmé son engagement dans le pays depuis que la crise entre Moscou et Kiev concernant la Crimée et d'autres régions pro-russes de l'Ukraine a émergé. Total s'attend à ce que la Russie devienne d'ici à 2020 sa zone géographique la plus importante en termes de production gazière et pétrolière, avec une production d'hydrocarbures estimée à environ 400.000 barils d'équivalent pétrole par jour, soit le double de son niveau actuel. La production pétrolière totale du groupe français s'est élevée l'année dernière à 2,3 millions de barils d'équivalent pétrole par jour.

En 2011, dans le cadre d'un accord avec le milliardaire russe Gennady Timchenko, Total a investi 4 milliards de dollars pour prendre une participation de 12,8% dans OAO Novatek (NVTK.MZ), le premier groupe gazier et pétrolier indépendant de Russie. Cette participation a depuis été portée à 17% et devrait atteindre 19,6% d'ici à la fin 2014.

Gennady Timchenko, l'un des principaux actionnaires de Novatek par le biais de son fonds d'investissement Volga Group et un proche allié du président russe Vladimir Poutine, compte parmi des personnalités visées par l'une des premières séries de sanctions américaines. Ces sanctions sont destinées à empêcher les Américains de faire du commerce avec certains entrepreneurs russes, même si les échanges sont autorisés avec des entreprises dans lesquelles les personnes concernées par les sanctions détiennent des participations minoritaires.

Possible retard du projet de Yamal

Christophe de Margerie a par ailleurs reconnu que la crise diplomatique entre la Russie et l'Ukraine pouvait risquer de légèrement retarder le démarrage de la production du projet géant de gaz naturel liquéfié (GNL) de Yamal, dans le nord de la Russie, que Total développe conjointement avec Novatek. China National Petroleum Corp. a récemment rejoint le projet.

Total et Novatek ont investi ensemble 27 milliards de dollars pour développer ce projet de GNL situé dans l'Arctique russe et dont la production devrait démarrer en 2017.

Certains financements pourraient manquer si la crise venait à se prolonger, car certaines banques occidentales pourraient se retirer de Russie ou interrompre leurs activités avec leurs homologues russes, a averti Christophe de Margerie. Toutefois, dans un tel cas de figure, tout impact devrait être compensé par les financements provenant des partenaires chinois du projet, qui sont à ce jour disposés à en financer jusqu'à 50%, a indiqué le dirigeant.

Les réserves prouvées du gisement de Yamal sont estimées à 800 millions de barils équivalent pétrole, et pourraient permettre un jour aux deux groupes de produire jusqu'à 15 millions de tonnes de GNL par an.

-Géraldine Amiel, Dow Jones Newswires

(Version française Maylis Jouaret et Emilie Palvadeau)

(END) Dow Jones Newswires

May 16, 2014 10:41 ET (14:41 GMT)

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