UPDATE: PSA va passer 4,13 milliards d'euros de charges de dépréciation pour l'exercice 2012

(Actualisation avec commentaires d'analyste, contexte sur les ventes en Europe, déclarations de la direction)

PARIS (Dow Jones)--Le groupe PSA Peugeot-Citroën (UG.FR) a annoncé jeudi qu'il passerait au total sur l'exercice 2012 des charges de 4,13 milliards d'euros qui viendront amputer son résultat net, afin de refléter notamment la dépréciation de la valeur des actifs de sa division automobile affectée par la chute des ventes de véhicules en Europe.

Ces charges sont équivalentes à un peu plus de deux fois la capitalisation boursière de Peugeot, actuellement d'environ 2 milliards d'euros, et témoignent de la forte dépendance du groupe à l'Europe où les ventes du constructeur ont nettement reculé l'an dernier. Peugeot a réalisé 62% de ses ventes sur le Vieux Continent en 2012, contre 67% en 2011.

Selon Timothy Read, un analyste crédit de BNP Paribas, ces dépréciations d'actifs traduisent une vision plus pessimiste de Peugeot concernant le marché automobile européen lors des prochaines années. "La direction de PSA est en train de dire qu'elle a en fait révisé en baisse ses prévisions pour l'industrie automobile au-delà de 2013 et 2014 », a-t-il souligné. « Elle pense que le marché pourrait rester à des niveaux déprimés pendant plusieurs années et n'envisage pas de redressement rapide », a-t-il affirmé dans une note de recherche.

Le directeur financier de Peugeot, Jean-Baptiste de Chatillon, a indiqué jeudi à des journalistes que le marché automobile européen devrait encore se contracter de 3% à 5% en 2013 après avoir subi une baisse de 8% l'an dernier.

Les ventes de Peugeot en Europe, en excluant la Russie, ont chuté de 15% à 1,76 million de véhicules en 2012.

Le dirigeant a expliqué que le groupe avait décidé de rendre public dès maintenant l'existence de ces charges de dépréciation afin d'"éviter des malentendus" lors de la publication des résultats trimestriels la semaine prochaine. Il a souligné qu'elles seraient compensées par des éléments positifs en matière de trésorerie notamment grâce aux cessions opérées l'an dernier.

Le groupe automobile a précisé que la charge de dépréciation aurait un impact sur le résultat net de l'exercice 2012 mais n'entraînerait pas "de sorties de trésorerie, était reversible et ne concernait pas d'éventuelles survaleurs ("Goodwill")".

Dans le détail, le groupe va déprécier de 3 milliards d'euros la valeur des actifs de la division automobile et de 879 millions d'euros la valeur nette des impôts différés. PSA va également passer des ajustements sur d'autres actifs et des provisions sur "des contrats "onéreux de la division automobile" à hauteur de 855 millions d'euros, mais une partie de ce montant, soit 612 millions d'euros a déjà été comptabilisé au premier semestre.

La dépréciation d'actifs est conforme à la recommandation de l'Autorité des Marchés Financiers pour les entreprises exposées à une forte contraction de leur activité et qui sont invitées à ajuster la valeur de leurs actifs à leurs perspectives d'activité, a souligné Jean-Baptiste de Chatillon.

Il a indiqué que PSA affichait une valeur d'actifs de 14,6 milliards d'euros à la fin juin 2012. Le groupe table toujours sur une dette de 3 milliards d'euros à la fin 2012.

-David Pearson, Dow Jones Newswires

(Version française Patrick Ramamonjisoa, Jérôme Batteau)

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February 07, 2013 16:23 ET (21:23 GMT)

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