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UPDATE2: Alstom: Montebourg demande une nouvelle proposition à GE, Siemens veut plus d'infos

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(Actualisation: commentaires du PDG d'Alstom, Patrick Kron sur l'absence de frais de rupture en cas d'abandon du projet avec GE, les relations avec le gouvernement et les discussions avec Areva sur l'éolien). PARIS (Dow Jones)--Le ministre de l'Econ

(Actualisation: commentaires du PDG d'Alstom, Patrick Kron sur l'absence de frais de rupture en cas d'abandon du projet avec GE, les relations avec le gouvernement et les discussions avec Areva sur l'éolien).

PARIS (Dow Jones)--Le ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg, a déclaré mardi avoir demandé au conglomérat américain General Electric (GE) de formuler une nouvelle proposition pour les actifs du groupe industriel Alstom (ALO.FR) dans l'énergie.

Dans le dossier Alstom, "je ne peux préjuger quelle sera la meilleure alliance", entre l'offre de GE et la proposition de l'allemand Siemens (SIE.XE), a affirmé le ministre devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale.

Vendredi dernier, le ministre a rencontré Steve Bolze, qui dirige la division énergie de GE. "Je lui ai dit, faites-nous une nouvelle proposition car pour le moment, ça ne marche pas, et nous avons dit exactement la même chose à nos amis allemands de chez Siemens", a déclaré le ministre.

Jugeant que l'offre actuelle de GE n'est pas acceptable, Arnaud Montebourg a ajouté que dans le dossier Alstom, "rien n'est plié, tout est à décider".

De son côté, "Siemens continue son travail", a ajouté Arnaud Montebourg. Le groupe allemand a écrit mardi matin à Alstom pour "demander des précisions, approfondir la connaissance" de l'entreprise, "dans le but évidemment de développer, certainement, une proposition", a déclaré le ministre. "Nous avons compris cette détermination, constante, sérieuse, appliquée", a-t-il souligné.

Un porte-parole de GE n'était pas immédiatement disponible pour commenter ces propos tandis qu'un porte-parole de Siemens n'a pas souhaité les commenter.

Montebourg fustige l'attitude de Kron

Au cours de son audition, le ministre a déploré l'attitude du PDG d'Alstom, Patrick Kron, qui, selon lui, ne l'a pas tenu informé des négociations avec GE. "On n'a jamais obtenu de coopération d'Alstom pour travailler ensemble", a affirmé Arnaud Montebourg. Interrogé par la même commission, Patrick Kron a regretté un "emballement médiatique" et a réfuté avoir souhaité cacher les discussions avec GE qui ont fait l'objet de fuites de presse. "Ce projet a été construit en quelques semaines", a plaidé le PDG. "Je ne savais pas si quelque chose allait se faire", a-t-il dit alors que GE propose 12,35 milliards d'euros pour le pôle énergie de l'industriel. Le responsable a indiqué qu'en cas d'abandon du projet avec GE, Alstom ne devrait payer aucun frais de rupture.

Patrick Kron a rappelé que si l'accord avec GE aboutissait, l'industriel s'emploierait en premier lieu à réduire sa dette, à renforcer le bilan d'Alstom Transport puis à rétribuer ses actionnaires dans des proportions non précisées. "Les intérêts de tous sont alignés", a remarqué le PDG. Celui-ci a ajouté qu'Alstom Transport pourrait alors croître de manière organique et réaliser des acquisitions.

Patrick Kron a confirmé des discussions portant sur l'avenir des activités d'Alstom dans l'éolien auxquelles prend part Areva. "Il faut être attentif" à ce qu'un projet industriel ne se transforme pas en "opération de découpage en rondelles", a toutefois prévenu le dirigeant.

L'arme juridique du gouvernement

Le gouvernement français dispose désormais d'une nouvelle arme juridique pour peser sur les négociations en cours, grâce à la signature la semaine dernière d'un décret lui accordant un droit de veto sur les acquisitions réalisées par des entreprises étrangères dans des secteurs jugés stratégiques, comme celle envisagée par GE.

Les responsables politiques français redoutent qu'un rachat par GE du pôle énergie d'Alstom ne conduise à transférer des technologies dites sensibles, comme les turbines géantes employées dans les centrales nucléaires, dans des mains étrangères.

Le conseil d'administration d'Alstom doit se réunir le 2 juin pour prendre une décision sur l'offre de GE, dont il a validé le principe.

-Eric Chalmet, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 65; eric.chalmet@wsj.com @Echalmet

(Inti Landauro a contribué à cet article).

(END) Dow Jones Newswires

May 20, 2014 14:55 ET (18:55 GMT)

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