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UPDATE2: France: Fitch confirme le triple A mais maintient sa perspective négative

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(Actualisation: réaction du marché obligataire, commentaires du ministre de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, menaces sur la notation de trois grandes banques françaises en 2013 et rappel des décisions de Standard & Poor's et Mood

(Actualisation: réaction du marché obligataire, commentaires du ministre de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, menaces sur la notation de trois grandes banques françaises en 2013 et rappel des décisions de Standard & Poor's et Moody's sur la France).

PARIS (Dow Jones)--Fitch Ratings a confirmé vendredi sa note "AAA" sur la dette de la France, en mettant en avant son économie riche et diversifiée, sa stabilité d'un point de vue politique, social et civil et la flexibilité financière dont le pays bénéficie grâce à son statut d'émetteur de référence en Europe.

L'agence d'évaluation financière a cependant maintenu une perspective "négative" sur cette note, ce qui traduit une probabilité légèrement supérieure à 50% que celle-ci soit abaissée en 2013.

A 11h20, le taux de l'emprunt d'Etat français à dix ans s'inscrivait à 1,97%, après avoir atteint jusqu'à 3,40% en début d'année. Le CAC 40 était pour sa part à l'équilibre (-0,06%) à 3.640.80 points.

Fitch Ratings est la seule des trois agences d'évaluation financière internationales à avoir jusqu'à présent préservé la note "triple A" de la France, dont le pays a été privé en 2012 par Standard & Poor's puis Moody's.

L'importance des réformes

"Avec un taux d'endettement des ménages modéré et un taux d'épargne relativement élevé, l'économie française est moins exposée à une baisse d'activité liée au désendettement du secteur privé que la plupart des pays notés en catégorie d'investissement, notamment le Royaume-Uni (note 'AAA', perspective 'négative') et les Etats-Unis (note 'AAA', perspective 'négative')", a souligné l'agence dans un communiqué.

"De plus, avec une dette extérieure nette représentant 23,1% du produit intérieur brut (PIB) à la fin 2011, comparable à la médiane des pays notés 'AAA', et un déficit courant d'environ 2% du PIB, la France, comparée à ses homologues de la zone euro, n'est pas particulièrement exposée à un choc de financement externe", estime-t-elle.

Fitch Ratings a expliqué qu'une éventuelle dégradation dépendrait notamment du rythme et de l'ampleur des réformes en cours en France, des perspectives de croissance à moyen terme de son économie, de sa capacité à atteindre ses objectifs budgétaires et de déficit, et plus généralement des risques associés à l'évolution de la crise européenne.

Un endettement élevé pour un pays "AAA"

L'agence a ajouté qu'une des raisons de la fragilité de la note de la France résidait dans l'endettement public du pays, à la fois très élevé et en progression. "Fitch estime que la dette consolidée de l'Etat s'établira à 90% du PIB d'ici fin 2012, comparée à la médiane actuelle de 53% pour les pays 'AAA'", souligne-t-elle.

Selon le scénario de base de Fitch, la dette de l'Etat rapportée au PIB devrait culminer autour de 94% en 2014, contre une estimation antérieure de 92%. "Ce chiffre se situe à la limite du niveau d'endettement compatible avec le maintien du statut 'AAA' pour la France, en posant l'hypothèse que l'Etat s'engage à réduire durablement la dette à compter de 2014", a souligné la société d'évaluation financière.

Fitch Ratings avait prévenu jeudi que les notations des banques Crédit Agricole (ACA.FR), Groupe BPCE et Société Générale (GLE.FR) seraient dégradées si celle de la France l'était.

Divergences sur la croissance

Fitch Ratings anticipe notamment que l'économie de la France sera en croissance de 0,3% en 2013 et de 1,1% en 2014, avant de pouvoir renouer à l'horizon 2016 avec un rythme de croissance de moyen terme de 1,6%. Pour sa part, le gouvernement vise une croissance de 0,8% en 2013 et de 2% en 2014, a rappelé Fitch.

Le gouvernement a, sans surprise, salué la décision de Fitch Ratings. Le ministre de l'Economie et des Finances, Pierre Moscovici, a souligné dans un communiqué que la "dette française [était] parmi les plus liquides et les plus sûres de la zone euro, bénéficiant actuellement de taux historiquement bas, preuve de la confiance réaffirmée des investisseurs".

Bercy a aussi rappelé la "résolution du gouvernement à poursuivre son agenda de réformes ambitieuses en faveur d'une croissance plus équilibrée, plus durable et plus solidaire".

-Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 71; ambroise.ecorcheville@dowjones.com

(Eric Chalmet a contribué à cet article)

(END) Dow Jones Newswires

December 14, 2012 05:43 ET (10:43 GMT)

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