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UPDATE2: L'offre de Bouygues valorise SFR à 14,5 mds d'euros, hors synergies

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(Actualisation: précisions sur le capital de l'entité que propose de créer Bouygues avec SFR, informations de source sur l'offre d'Altice, réactions de marché et contexte). PARIS (Dow Jones)--Bouygues (EN.FR) a confirmé jeudi avoir déposé une

(Actualisation: précisions sur le capital de l'entité que propose de créer Bouygues avec SFR, informations de source sur l'offre d'Altice, réactions de marché et contexte).

PARIS (Dow Jones)--Bouygues (EN.FR) a confirmé jeudi avoir déposé une offre auprès de Vivendi (VIV.FR) afin de reprendre sa division SFR. Il s'agit d'une "opération attractive pour les actionnaires de Vivendi, qui valorise SFR à 14,5 milliards d'euros pré-synergies et à 19 milliards d'euros post-synergies", a souligné le conglomérat dans un communiqué, alors qu'Altice, maison mère de Numericable (NUM.FR), a aussi présenté une offre mercredi soir.

Bouygues offre 10,5 milliards d'euros en numéraire à Vivendi ainsi que 46% du nouvel ensemble. Le groupe, qui prévoit de fusionner SFR et Bouygues Telecom, entend introduire en Bourse ce nouvel ensemble dont il garderait 49% du capital.

Dans ce cadre, le numéro un mondial de l'affichage publicitaire JCDecaux (DEC.FR), qui possède une participation minoritaire dans Bouygues Telecom, détiendrait 5% de l'entitée fusionnée.

A l'occasion de cette entrée en Bourse, "Vivendi se verrait offrir la possibilité de céder 15% supplémentaires du capital" et "par la suite" serait "libre de rendre liquide le solde de sa participation dans le calendrier de son choix".

Les contours de l'offre d'Altice

Mercredi soir, Altice a annoncé avoir déposé son offre auprès de Vivendi sans toutefois en spécifier les détails. "Le conseil de surveillance de Vivendi étudie l'offre et Altice informera le marché en temps voulu", a indiqué le groupe dans un communiqué. Selon une source proche du dossier, Altice a proposé un montant de 11 milliards d'euros pour SFR et d'accorder 32% du capital de l'entité fusionnée à Vivendi.

En début de matinée, l'action Bouygues s'adjugeait 6% à 30,54 euros, Vivendi gagnait 0,2% à 20,61 euros tandis que Numéricable abandonnait 4,7% à 29,16 euros.

"Aucun départ contraint"

La fusion avec SFR avec Bouygues Telecom n'entraînerait "aucun départ contraint", a indiqué Bouygues, alors que le gouvernement s'inquiète du coût social d'une cession de SFR par Vivendi. "Ce projet serait "porteur de développement stimulant les investissements et l'emploi", a ajouté Bouygues qui estime que les synergies seraient valorisées à hauteur de 10 milliards d'euros. La création de valeur pour les actionnaires de Bouygues serait supérieure à 15 euros par action, a ajouté le groupe.

"L'opération générerait un niveau de synergies particulièrement significatif s'élevant à 1,4 milliard d'euros en année pleine", a précisé le groupe, indiquant que 80% de ces synergies seraient liées aux coûts et 20% aux investissements.

Selon le conglomérat, 80% de ces synergies seraient réalisées en trois ans tandis que les coûts de mise en oeuvre porteraient sur environ 800 millions d'euros sur 5 ans.

Ces synergies représenteraient 9% des charges d'exploitation et 12% des investissements du nouvel ensemble, a souligné Bouygues. Bouygues a précisé prévoir des investissements de 400 millions d'euros par an dans la fibre optique dans le cadre de son projet, "soit un doublement du rythme actuel".

Financer la modernisation des réseaux

La dette du nouvel ensemble, intégralement garantie par HSBC, couvrira le financement de l'acquisition (10,5 milliards d'euros) et ses besoins opérationnels. Cette dette été structurée afin de donner au nouvel ensemble un "statut Investment Grade" auprès des agences de notation. Une augmentation de capital est "envisagée" au moment de l'introduction en Bourse, pour renforcer les capacités d'investissement du nouvel ensemble, a indiqué Bouygues.

Dans son communiqué, Bouygues a souligné qu'après le partenariat de mutualisation des réseaux mobiles en zones non denses initié en juillet dernier entre Bouygues Telecom et SFR, cette "nouvelle étape" permettrait de partager les investissements rendus nécessaires "par les enjeux de développement et de modernisation des réseaux français".

L'offre de Bouygues pourrait faire l'objet d'un rigoureux examen des autorités de la concurrence qui, par le passé, ont indiqué qu'elles pourraient empêcher les opérations visant à réduire le nombre d'opérateurs mobiles en France. La direction de Bouygues s'est dite prête à faire des concessions, sans toutefois en spécifier la nature. Bouygues a aussi refusé d'indiquer si des pénalités financières étaient prévues au cas où son offre n'aboutirait pas.

Vivendi, qui avait prévu d'introduire SFR en Bourse dans le cadre de la cession de ses actifs dans les télécoms, prévoit de prendre une décision sur les offres dans les semaines à venir, ont précisé des sources au fait du dossier.

-Eric Chalmet, Sam Schechner et Ruth Bender, Dow Jones Newswires; +33 (0)1.40.17.17.65; eric.chalmet@wsj.com sam.schechner@wsj.com Ruth.Bender@wsj.com

(Thomas Varela a contribué à cet article)

(END) Dow Jones Newswires

March 06, 2014 04:18 ET (09:18 GMT)

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