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Vers une surenchère de Vivendi sur Gameloft?

L'offre de rachat de Vivendi sur Gameloft au prix de 6 euros par action pourrait ne pas suffire.

L'offre de rachat de Vivendi sur Gameloft au prix de 6 euros par action pourrait ne pas suffire. - AFP

Vivendi a lancé une OPA sur Gameloft au prix de 6 euros par action. Mais l'offre de Vincent Bolloré pourrait se révéler insuffisante. Explications.

Ça y est ! Ce que tous les investisseurs attendaient est enfin arrivé, Vivendi a lancé une OPA sur Gameloft au prix de 6 euros par action, après avoir franchi le seuil des 30%, qui déclenche de matière automatique cette opération.

Justifiant son initiative, le groupe dirigé par Vincent Bolloré explique que le projet d’acquisition de Gameloft "s’intègre parfaitement dans la stratégie de développement du groupe comme un leader mondial des contenus et des médias".

Selon Vivendi, "les jeux vidéo sont des contenus à part entière qui occupent désormais une part importante du marché des loisirs et des médias, et le segment des jeux pour mobiles est celui qui devrait connaître la plus forte croissance".

Une offre insuffisante?

Cette offre pourrait toutefois ne pas suffire aux yeux des investisseurs, qui espéraient sans doute une prime (seulement 9,5%) un peu plus élevé. L’action du deuxième éditeur de jeux français cotait d’ailleurs au-dessus du prix d’OPA et oscillait autour de 6,4 euros, en hausse de 17%.

Si la famille Guillemot, qui détient 27% des droits de vote de Gameloft et qui contrôle également sa grande sœur Ubisoft, n'a pas encore réagi à cette offensive, l'éditeur de jeux vidéos a, pour sa part, indiqué dans un communiqué laconique que son conseil d’administration se réunirait la semaine prochaine pour décider de la suite à donner à cette opération, qualifiée "d’hostile" et de "non-sollicitée".

Vers une surenchère?

Pour la banque d’investissement Natixis, le scénario, qui semble le plus probable désormais, est que l'actuelle direction de Gameloft recommande aux actionnaires minoritaires de ne pas apporter leurs titres à l'offre de Vivendi.

D’autant que quatre fonds détiennent au total près de 30% du capital, "ce qui laisse un flottant réel assez faible" et pourrait inciter certains de ces fonds à soutenir la direction actuelle afin que Vivendi relève son offre.

Quid d’Ubisoft?

Tous les investisseurs ont désormais les yeux tournés vers Ubisoft et se demandent si le numéro un des jeux vidéo en France va connaître le même sort. La société, qui réalise notamment le blockbuster Assassin’s Creed, fait également l'objet d'une montée au capital non sollicitée (près de 15%) du géant des médias Vivendi.

Le scénario d'OPA pourrait donc de nouveau se produire d’autant plus que Vivendi a déclaré lors de la publication de ses résultats annuels détenir une trésorerie nette de 6 milliards d’euros. Une somme largement suffisante pour lancer une OPA sur Ubisoft qui vaut près de 2,5 milliards d’euros.

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Sami Bouzid