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Vinci et les faux communiqués, une impression de déjà vu

D'autres entreprises ont fait l'objet d'attaques boursières.

D'autres entreprises ont fait l'objet d'attaques boursières. - Eric Piermont - AFP

La mésaventure qu'a connue hier le géant de la construction est très rare. Mais pas exceptionnelle. Et Vinci en fait les frais pour la deuxième fois.

Le 22 novembre 2016 est un jour que Vinci n’est pas prêt d’oublier. Le géant de la construction et des concessions a été victime mardi d’une arnaque ayant entraîné en séance une chute de près de 20% du cours de l'action. Un "grave dysfonctionnement de marché", selon la formule de l'Autorité des marchés financiers (AMF), le gendarme de la Bourse, qui mène actuellement des investigations. Et Vinci a d'ores et déjà décidé de porter plainte contre X. Bien sûr, cette attaque boursière n'arrive pas tous les jours, mais le géant du BTP en a déjà fait les frais par le passé.

Le 11 juin 2014 après la clôture des marchés financiers, le groupe annonçait avoir été "victime d'une tentative de désinformation à caractère diffamatoire". Une fausse rumeur revendiquée dès le lendemain sur une sorte de blog qui se présente comme "un outil mis à la disposition des collectifs et personnes désireuses de trouver un écho aux informations ou idées qu'elles ont envie de partager, afin de contrebalancer les 'infos' des médias dominants".

En 2014, une autre société victime d'un faux communiqué

À l'origine de ce post, un mystérieux "Camile" s'exprimant au nom de "la forêt de Notre-Dame-des-Landes", en référence au projet d'aéroport près de Nantes, dont la zone prévue pour la construction (la ZAD) est occupée par ses opposants. "La forêt sait que cet aéroport ne se fera jamais et que Vinci payera toujours plus cher en persistant a la détruire (sic)" expliquait alors l'auteur de la revendication. Un discours dont la tonalité et la rhétorique ressemblent à s'y méprendre à celles utilisées dans le mail de revendication envoyé mardi aux médias.

La pratique du faux communiqué destiné à nuire est rare mais pas exceptionnelle. Comme le rappellent Les Échos et Le Monde, il faut remonter à 2014 pour retrouver un procédé similaire ayant des conséquences boursières significatives. C'est cette fois la société de sécurité chargée de la surveillance des camps de migrants G4S qui en fait les frais. Ce document annonce, lui aussi, une révision des comptes de l’entreprise sur un an et demi, ainsi que le licenciement de son directeur financier.

Julien Mouret