(BFM Bourse) - Pour la première fois de son histoire, l'avionneur franchit le cap des 100 milliards de dollars de chiffre d'affaires, à la faveur d'un exercice 2018 de haute volée. L'action se rapproche de son plus haut historique, tandis que l'optimisme affiché par l'américain vis-à-vis du marché aéronautique profite aussi à son concurrent européen Airbus.

Des résultats financiers supérieurs aux attentes et un objectif de livraisons compris entre 895 et 905 avions de ligne cette année font décoller l'action Boeing. Le géant américain, leader mondial de l'aéronautique, a par ailleurs relevé sa prévision de bénéfice par action et de chiffre d'affaires pour 2019. Un optimisme assumé qui tranche avec les craintes qu'entretenait le marché quant à l'impact de la guerre commerciale sur l'activité de l'avionneur. Le titre Boeing en profite à Wall Street, bondissant de 6,58% à 388 dollars après la première heure d'échanges. L'action rejoint ainsi,son plus haut depuis mi-octobre dernier, et se rapproche de son pic historique (de 392,30 dollars le 3 octobre).

Boeing franchit le cap des 100 milliards de CA

L'enthousiasme des investisseurs va de pair avec leur soulagement de voir que le constructeur ne prévoit pas de perturbation particulière malgré la persistance du conflit commercial qui oppose depuis de longs mois la Chine aux États-Unis. Le groupe créé à Seattle il y a plus de cent ans (et désormais basé à Chicago) a en effet dévoilé des résultats records, dépassant largement les consensus des analystes.

Bien aidé par l'essor du trafic aérien, Boeing annonce vouloir livrer entre 895 et 905 avions civils en 2019, soit au moins 11% de plus qu'au cours de l'exercice écoulé où Boeing a livré 806 appareils, six de plus que son rival Airbus. Ce chiffre constitue un baromètre pou l'activité des avionneurs, le paiement des appareils par les compagnies aériennes ou les loueurs intervenant généralement simultanément à la livraison. Un bon indicateur donc pour les flux de trésorerie. Boeing table sur un cash-flow opérationnel de 17 à 17,5 milliards de dollars, en forte hausse par rapport à 2018 (15,3 milliards) et également largement au-dessus des prévisions des analystes (16,73 milliards) selon des données de Refinitiv.

Autre chiffre important : le chiffre d'affaires. Sur l'exercice bouclé fin décembre, l'avionneur américain a atteint et dépassé pour la première fois de son histoire le seuil symbolique des 100 milliards de dollars, à 101,1 milliards, en hausse de 7,6% par rapport à 2017. Et Boeing vise, pour 2019, un chiffre d'affaires compris entre 109,5 et 111,5 milliards de dollars, avec un bénéfice par action ajusté des éléments exceptionnels de l'ordre de 19,9 à 20 dollars. Là aussi, ces chiffres surpassent nettement les anticipations du marché qui étaient de 106,8 milliards de dollars pour le chiffre d'affaires et de 18,3 dollars pour le BPA, contre 16,01 dollars l'an dernier.

Enfin, le carnet de commandes de Boeing avoisine maintenant les 5.900 appareils, ce qui correspond à 490 milliards de dollars au prix catalogue.

Airbus en profite

Dans le sillage de la publication convaincante du constructeur aéronautique américain, le titre de son homologue européen, Airbus, prend 2,1% à 98,1 euros. L'action du groupe dirigé par Tom Enders jusqu'en avril prochain -date à laquelle il sera remplacé par Guillaume Faury- renoue lui aussi avec son niveau de fin octobre dernier après une fin d'année 2018 chaotique en Bourse, le titre ayant perdu un quart de sa valeur entre le 27 septembre et le 3 janvier. Depuis le 1er janvier néanmoins, le rebond prend corps Aribus (+16,8%), notamment depuis que ce dernier a annoncé, le 9 janvier dernier, avoir livré 800 avions commerciaux (+11%) à 93 clients en 2018. C'est le 14 février que le groupe présentera ses résultats financiers détaillés pour l'année écoulée.