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Vivendi + Mediaset, futur géant latin des médias?

Vivendi pourrait mettre la main sur Mediaset et se rapprocher de Movistar.

Vivendi pourrait mettre la main sur Mediaset et se rapprocher de Movistar. - AFP

Vivendi pourrait racheter Mediaset, le groupe de médias italien dirigé par Silvio Berlusconi, selon Natixis. Une opération qui pourrait être suivie d'un rapprochement avec Movistar afin de créer un leader mondial latin des médias.

Vivendi qui rachète Mediaset, le groupe de média italien dirigé par Silvio Berlusconi, simple fantasme ou réalité? En tout cas, la banque d’investissement Natixis semble juger cette opération "crédible" après qu’ "il Cavaliere" a assuré à Reuters que "tous les scénarios étaient possibles" avec Vivendi. Pour le courtier, "cette déclaration est importante car c'est la première fois que la direction de Mediaset (et représentant de son premier actionnaire Fininvest) évoque en filigrane une acquisition par Vivendi." Jusqu’à présent Vincent Bolloré se dirigeait plutôt vers une alliance dans la TV payante alors qu’il semble désormais intéressé par l’ensemble du groupe et pas seulement par Mediaset Premium.

Première solution: une OPA

Quels scénarios sont donc envisagés par l’analyste pour concilier les intérêts des deux groupes? Dans une première approche, Vivendi lancerait une OPA sur Mediaset avec une prime de 25%, ce qui valoriserait la société à 4,5 milliards d’euros. Une somme, certes, importante mais qui semble dans les cordes financières de Vivendi. En effet, Natixis rappelle que la trésorerie nette du groupe devrait s’établir légèrement au-dessus de 7 milliards d’euros à fin 2016. 

Deuxième solution: Un paiement partiel en titres

Autre solution envisagée par le broker, un paiement partiel en titres. Cela permettrait à Fininvest,la holding contrôlée par l’ex président du Conseil italien qui détient 33,4% de Mediaset, de rentrer au capital de Vivendi, et de revenir sur le marché français après avoir échoué dans les années 1980-1990 avec sa chaîne La 5.

Une solution d’autant plus probable que le groupe n’a pas "un besoin imminent de cash suite à la cession de 7,8% de Mediaset début 2015 et de 48% du club de football du Milan AC." D'un point de vue patrimonial, elle permettrait à Fininvest de diversifier son portefeuille d'actifs dans les médias et à Vincent Bolloré de s'appuyer sur un partenaire pour structurer le capital de Vivendi, envisage Natixis.

Troisième solution: une option de rachat à 5 ans

Enfin, dernier scénario imaginé par la banque, Vivendi pourrait rétrocéder le contrôle (soit 51%) de l'activité TV payante (Mediaset Premium) à Fininvest, avec une option de rachat à 5 ans. Ce montage aurait l’avantage pour la société présidée par Vincent Bolloré "de s'appuyer, pendant quelques années, sur l'expérience et l'expertise de la famille Berlusconi et du management de Mediaset sur le marché publicitaire italien."

Mais, également "de limiter la sortie de cash (3 milliards pour l'OPA - 1,5 milliards pour la cession des 51%, soit 1,5 milliard d’euros) et ainsi préserver sa flexibilité financière pour envisager d’autres opérations (montée au capital de Telefonica ?)." 

Ce rachat serait en effet une première étape afin de "poser les bases de son projet de groupe mondial «latin»", qui pourrait se prolonger par un rapprochement avec Movistar, actionnaire de référence de Telefonica (100%) et de... Mediaset premium (11%).

Sami Bouzid