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Wall Street galvanisée par une baisse surprise du taux de chômage

Le Dow Jones a bondi vendredi de 3,15%.

Le Dow Jones a bondi vendredi de 3,15%. - Johannes EISELE - AFP

La Bourse de New York a terminé vendredi sur une note positive une semaine de forte progression, vivement stimulée par l'annonce d'une baisse surprise du taux du chômage en mai aux Etats-Unis, signe que l'économie repart plus rapidement que prévu.

Le Dow Jones a bondi de 3,15% à 27.110,98 points. Le Nasdaq s'est apprécié de 2,06% à 9.814,08 points. Il a atteint en cours de séance un niveau jamais atteint auparavant. Le S&P 500 a lui grimpé de 2,62% à 3.193,93 points. Sur la semaine, le Dow Jones s'est apprécié de 6,8%, le Nasdaq de 3,4% et le S&P 500 de 4,9%. Ils ont tous pris plus de 40% depuis le trou d'air encaissé en mars.

Les indices ont été entraînés par l'annonce d'une baisse surprise du taux de chômage en mai aux Etats-Unis, à 13,3%, là où les observateurs prévoyaient un taux proche de 20%, et par la création de 2,5 millions d'emplois sur la période, quand les analystes anticipaient en moyenne la destruction de plus de 7 millions de postes.

"Ce redressement de l'emploi plus rapide que prévu laisse espérer que le virus ne laissera pas les mêmes cicatrices durables sur le marché du travail que les récessions habituelles", souligne Michael Pearce, économiste pour Capital Economics.

"Cela fait des semaines que le marché américain anticipe ce dont on a une certaine preuve avec le rapport: oui, il y a eu un ralentissement économique, oui il y a eu une récession, mais il est possible que le redémarrage se fasse très rapidement", souligne de son côté Gregori Volokhine, gestionnaire de portefeuilles chez Meeschaert Financial Services. Les investisseurs misent sur l'idée que l'économie va repartir à vive allure au fur et à mesure que les divers Etats américains se déconfinent.

Comme dans le même temps la Banque centrale américaine (Fed) et le gouvernement fédéral ont injecté énormément d'argent dans les circuits financiers pour soutenir l'économie, ils ont des liquidités en abondance à leur disposition pour investir.

Les actions des compagnies aériennes, particulièrement affectées par la crise sanitaire, se sont envolées: United Airlines a bondi de 8,5%, American Airlines de 11,2% et Delta de 5,5%. Idem pour les croisiéristes comme Royal Carribean, +20,4%, ou Carnival, +16,4%.

Les valeurs bancaires, qui pourraient profiter d'un rebond plus rapide que prévu de l'activité économique, étaient aussi en forme: JPMorgan Chase a pris 4,5%, Citigroup 5,7%, Bank of America 5%, Wells Fargo 4,8%. 

Les entreprises dont l'activité est fortement dépendante de la vigueur de la croissance, comme le constructeur d'engins de chantier Caterpillar (+4,8%) ou Boeing (+11,4%), ont également prospéré. 

Le joaillier Tiffany (+6,5%) a pour sa part repris des couleurs alors que les investisseurs semblent persuadés que son rachat par le géant du luxe LVMH est toujours en bonne voie après quelques jours de battement.

Les Bourses européennes dans le vert

Les Bourses européennes ont pour leur part fini en liesse vendredi, enregistrant un puissant rebond sur la semaine écoulée, confiantes dans le sursaut des économies et dopées par le soutien massif de la Banque centrale européenne.

En affichant des gains hebdomadaires de plus de 10%, les places de Paris et Francfort ont signé une semaine de hausse spectaculaire. Paris (+3,71%) a fini sur un plus haut en clôture depuis le 6 mars et Francfort (+3,36%) s'est rapproché du cap symbolique des 13.000 points. Madrid a terminé sur une hausse plus conséquente encore (+4,04%). Londres (+2,25%) et Milan (2,82%) ont progressé de plus de 2%.

"La tendance haussière des actions est nourrie par les espoirs de sursaut de l'activité économique au fur et à mesure que les restrictions liées au confinement continuent de se relâcher", résume David Madden, analyste chez CMC Markets.

Au lendemain des mesures supplémentaires de soutien annoncées par la Banque centrale européenne, les investisseurs ont eu une "énorme surprise" en apprenant qu'en mai 2,5 millions d'emplois ont été créés aux Etats-Unis, indique Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

Les valeurs automobiles sont reparties en forte hausse, à l'image de Daimler (+7,64% à 39,83 euros), BMW (+2,46% à 59,50 euros) et Volkswagen (5,18% à 148,98 euros). Idem du côté des constructeurs français avec +9,83% à 25,93 euros pour Renault et +8,66% à 15,43 euros pour Peugeot.

Le transport aérien a bénéficié de la réouverture prochaine des frontières et de l'espoir d'un redémarrage du tourisme cet été. IAG, propriétaire de British Airways, s'est envolé de 13,64% à 327,50 pence, EasyJet de 6,99% à 891,20 pence, tandis qu'Air-France KLM a grimpé de 12,4% à 5,57 euros. La Commission européenne s'est dite favorable à une levée progressive des restrictions aux frontières extérieures à partir de "début juillet".

Revigorés au lendemain des annonces de la BCE, les titres financiers ont affiché des performances enthousiastes: Société Générale a bondi de 10,3% à 16,85 euros, BNP Paribas de 8,59% à 39,12 euros, et Crédit Agricole de 6,34% à 9,10 euros.

Sandrine Serais avec AFP