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Wall Street: pluie de records couronnant un scénario inédit

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(CercleFinance.com) - Wall-Street bat tous ses records à l'issue du mois d'octobre le plus volatile de l'histoire. C'est le scénario idéal: moins 36H après que la FED ait confirmé qu'elle venait de racheter ses 15 derniers milliards de $ d'actif

(CercleFinance.com) - Wall-Street bat tous ses records à l'issue du mois d'octobre le plus volatile de l'histoire.

C'est le scénario idéal: moins 36H après que la FED ait confirmé qu'elle venait de racheter ses 15 derniers milliards de $ d'actifs, la Bank of Japan annonce qu'elle rajoute 20Mds$ chaque mois aux 45Mds$ qu'elle achetait déjà.
Les marchés -et Wall Street- ne vont donc pas manquer de liquidités d'ici fin 2014... il va même y en avoir en surplus au cours des prochains mois.

Quand les banques centrales sont à la manoeuvre, l'impossible devient possible, sachant que leur principale préoccupation est de faire grimper irréversiblement le prix des actifs... parce que toute inversion de tendance à la baisse aurait des conséquences désastreuses, tant les dettes souveraines, les dettes 'corporate' et les actions apparaissent dangereusement surachetées (il suffisait d'écouter les commentaires il y a 15 jours, tout le monde redoutait que les 'bulles' d'actifs soient en train d'éclater... mais 15 jours plus tard avec 12 à 15% de mieux sur les indices boursiers, il n'est plus question d'aucune 'bulle').

Le scénario de cette séance de vendredi était tellement prévisible, après l'annonce de la BoJ et le krach à la hausse du Nikkei (+500Pts en quelques minutes, +4,85% au final) que le seul suspens résidait dans l'ampleur du dépassement des précédents records absolus.

Car il ne faisait aucun doute que Wall Street clôturerait au plus haut du jour, de la semaine (c'est banal), du mois (un exploit sans précédent), de l'histoire (une hypothèse inconcevable et qui recueillait 0% de suffrages il y seulement 15 jours quand les indices US évoluaient 10% plus bas).

Le Dow Jones gagne donc +1,15% à 17.391Pts, le S&P500 +1,17% à 2.018... et en ce qui concerne le Nasdaq (+1,42% à 4.631), le précédent record annuel des 4.610 avait été pulvérisé dès l'ouverture ce vendredi (4.642 au plus haut).
Sur la semaine (et en moins de 48H), le Dow a pris 2%, le S&P 2,3% et le Nasdaq 3%.

Les commentateurs font comme si ce qui précède était parfaitement banal et explicable par d'évidentes causes rationnelles: en plus du coup de 'booster' de la BoJ, les chiffres du jour ont soutenu la tendance 'bull'.
Contre toute attente, l'activité économique dans la région de Chicago a fortement accéléré (à 66,2 contre 60,5) au mois d'octobre, si l'on en croit l'enquête mensuelle réalisée auprès des directeurs d'achats locaux.

L'indice de confiance du Michigan grimpe vers 86,9 contre 84,6 en septembre (un score de 86,4 était anticipé).
Les revenus des ménages américains ont augmenté de 0,2% le mois dernier alors que les économistes anticipaient en moyenne une progression de 0,3%, comme en août, le seul bémol, ce sont les dépenses des ménages en panne (-0,2%) pour la première fois depuis 6 mois... mais c'est certainement la conséquence d'un baril de pétrole retombé entre 80 et 82$

Mais ce que les analystes techniques retiendront, c'est ce cas de figure absolument inédit, sans précédent sur 30 ans qui voit le Nasdaq aligner à la fois sa plus forte hausse en 11 séances depuis mars 2009 et afficher 3% de hausse mensuelle après avoir subi sa plus forte chute depuis août 2011.

La bougie mensuelle est un pur 'golden swan' (par opposition au 'black swan'), une occurrence unique dans l'histoire du Nasdaq et des indices US: une bougie mensuelle s'achevant sur un record historique mais qui arbore une 'mèche' de 8 à 9% d'amplitude.
Un tel miracle ne s'est même jamais produit de façon 'naturelle' en un siècle d'histoire à Wall Street.

Les commentateurs déclaraient benoitement à la clôture que le mois d'octobre s'est mieux terminé qu'il n'avait commencé, que l'annonce de la banque du Japon 'tombe bien', que les trimestriels sont solides (ceux qui déçoivent... c'est simple, ce sont de simples accidents, l'exception qui confirme la règle).

Pas un seul ne juge le scénario du mois d'octobre 'singulier', en revanche, les opérateurs se félicitent que la FED ait multiplié le 17 octobre les déclarations qui rassurent (même si c'étaient de pieux mensonges) puis que la BoJ injecte en masse des liquidités (est-ce vraiment une surprise pour tout le monde ?).

Pour l'exprimer plus clairement, les banques centrales fixent souverainement les prix des actifs et ne s'en cachent pas... les marchés le plébiscitent, et ils ne s'en cachent pas non plus.

Cela revient néanmoins à reconnaître qu'il n'y a plus qu'un seul opérateur sur le parquet, que nous assistons à l'abolition pure et simple de la capacité des 'marchés' à fixer librement une 'juste valeur'.

Ce serait jugé intolérable si les cours baissaient (qui a osé truquer les marchés et provoquer une catastrophe ?), mais c'est une bénédiction puisque les cours montent irréversiblement depuis 5 ans.
Et l'état de l'économie réelle, la paupérisation de 90% de la population... il suffit de laisser agir l'effet de richesse.

Cela prend un peu plus de temps que prévu et seul 1% de la population en profite... mais cela vaut certainement le coup de patienter encore 5 ou 10 ans (le délai nécessaire pour que les banques centrales -de leur propre aveu- normalisent leur bilan).

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